Comme application de la proposition 2
(deux suites adjacentes convergent vers la même limite),
nous présentons sur deux exemples une technique
d'encadrement très efficace, la
dichotomie (action de partager
en deux).
Le premier exemple est un
résultat d'existence de point fixe.
Proposition 6
Soit
une application continue
de l'intervalle
dans lui-même.
Alors
admet un point fixe :
Démonstration : La démonstration que nous proposons est
constructive : on peut la transformer en un algorithme pour
calculer une valeur approchée du point fixe.
Posons
et
. Si
, ou si
,
inutile d'aller plus loin, on a trouvé un point fixe. Sinon, on a
forcément
et
.
Examinons le point
: si
, le point fixe est
trouvé. Si
, on pose
et
. Si
, on pose
et
. On itère ensuite la
construction. Supposons que
et
ont été construits de
sorte que
et
. On examine le point
: si
, le point fixe est
trouvé. Si
, on pose
et
. Si
, on pose
et
.
Plaçons nous dans le cas où la procédure se prolonge jusqu'à
l'infini (on ne trouve jamais de point fixe).
Vu la manière dont elles ont été construites, les suites
et
sont adjacentes :
est croissante,
est
décroissante et
. Donc elles convergent vers la
même limite
. Comme
est continue les suites
et
convergent vers
. Par construction,
, donc
. De même,
, donc
. Donc
:
est bien un point fixe.
Voici un résultat beaucoup plus important, démontré également par
dichotomie :
le théorème de Bolzano-Weierstrass.
Théorème 10
De toute suite bornée, on peut extraire une sous-suite convergente.
Démonstration : Soit
un minorant et
un majorant de la suite
:
Posons
et
, et
.
Divisons l'intervalle
en deux,
et considérons les deux moitiés : l'une au moins contient une
infinité de termes de la suite
. Supposons que
contienne une infinité de termes de la
suite. On note
,
, et
un
entier tel que
. Si la première moitié
ne contient qu'un nombre fini de termes, on la remplace par l'autre
moitié
. On itère ensuite le
procédé, de manière à construire des intervalles
emboîtés
, de longueur
, et des valeurs
extraites
. Les suites
et
sont
adjacentes par construction, donc elles convergent vers la même
limite. Par le théorème des gendarmes (corollaire
1) la suite
converge vers la
même limite que
et
.
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