La notion de limite est très liée aux notions de borne supérieure
(plus petit des majorants) et borne inférieure
(plus grand des minorants).
Etant donnée une suite , nous appellerons borne supérieure
et borne inférieure de les quantités
et
Théorème 2
- Toute suite croissante et majorée converge vers sa borne supérieure.
- Toute suite croissante et non majorée tend vers .
- Toute suite décroissante et minorée converge vers sa borne inférieure.
- Toute suite décroissante et non minorée tend vers .
Démonstration : Rappelons que toute partie non vide et majorée de
admet une
borne supérieure finie.
Si l'ensemble
est majoré, il
admet une borne supérieure finie : notons-la .
Puisque est le plus petit des majorants,
pour tout
,
n'est pas un majorant. Donc il existe
tel que
. Mais si est
croissante, alors pour tout
,
donc converge vers .
Si la suite n'est pas majorée, pour tout , il existe tel
que
. Si est croissante,
alors pour tout
,
donc la suite tend vers l'infini.
Si la suite est décroissante, on applique ce qui précède
à la suite croissante .
Définition 8
Soient et deux suites de réels. Elles sont dites
adjacentes si
- est croissante,
- est décroissante,
- tend vers 0.
Proposition 2
Deux suites adjacentes convergent vers la même limite.
Démonstration : Si est croissante et décroissante, alors
est décroissante. Si
tend vers 0, alors pour tout ,
. Donc
La suite est croissante, et majorée par , donc elle converge.
La suite est décroissante, et minorée par ,
donc elle converge. Comme la différence tend vers 0, les deux
limites sont égales (théorème 1).
Voici un exemple très classique.
Posons :
et
La suite est strictement
croissante car
. La suite
est strictement décroissante :
La différence
tend vers 0, donc les deux suites convergent vers la
même limite. Cette limite est le nombre
. Les deux suites
fournissent un encadrement extrêmement précis de
, pour un
nombre de termes calculés relativement faible. Pour , la
différence vaut
, et pour , elle
vaut
.
Ce même encadrement est aussi un moyen de montrer que
est
irrationnel. Supposons en effet que
s'écrive
, avec
et entiers. On aurait
, soit :
Multiplions ces inégalités par . Le nombre entier
devrait être encadré strictement par deux
entiers consécutifs, ce qui est impossible.
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