Les applications de
dans
qui sont bijectives, et
continûment différentiables ainsi que leur réciproque, sont
utilisées comme changements de variables. On les appelle des
difféomorphismes.
Définition 10Soient et deux domaines ouverts de
. Soit
une application de dans . On dit que est un
difféomorphisme si :
est une bijection de sur ,
ainsi que sa réciproque sont continûment
différentiables.
Les différentielles de et sont elles aussi
réciproques l'une de l'autre. Les matrices jacobiennes, qui sont des matrices
carrées , sont inverses l'une de
l'autre. Ceci découle du théorème de composition des
différentielles 3.
Proposition 1Soit un difféomorphisme de sur ,
un
point de et
un point de . Alors :
Pour un difféomorphisme, le déterminant de la matrice jacobienne
joue un rôle particulier.
Définition 11Soient et deux domaines ouverts de
. Soit
une application continûment différentiable de dans .
On appelle déterminant jacobien de , ou simplement
jacobien, le déterminant de la matrice jacobienne.
Comme conséquence de la proposition 1, le jacobien
d'un difféomorphisme ne s'annule pas, puisque la matrice jacobienne
est inversible. De plus, le jacobien de et le jacobien de
sont inverses l'un de l'autre.
Les changements de variables en coordonnées polaires, cylindriques
ou sphériques, sont très souvent utilisés. Nous détaillons le
premier, qui consiste à remplacer les coordonnées cartésiennes
d'un point du plan, par le module et l'argument
du point dans le plan complexe (figure 1).
Le module s'écrit
. Par contre
il n'est pas facile de donner une expression
explicite de en fonction de et , à cause des
problèmes de signe. On utilise plutôt l'expression de la
réciproque , que nous avons déjà donnée en
exemple.
La matrice jacobienne de au point
est :
Remarquons que le déterminant jacobien de , qui vaut , ne
s'annule pas sur le domaine . La matrice jacobienne est donc
bien inversible en tout point de .
Voici son inverse :
Pour obtenir la matrice jacobienne de en un point de
, il suffit de remplacer
,
et par
leurs expressions en fonction de et :
Observons qu'on a bien la relation attendue entre les jacobiens.
Considérons maintenant une application
, de
dans
. Pour utiliser le changement de variables
, on doit remplacer les anciennes coordonnées , par les
nouvelles coordonnées
, et donc considérer la fonction
, de dans
, qui à
associe :
On est alors amené à utiliser le théorème 3
pour calculer les dérivées partielles successives de en
fonction de celles de , et réciproquement.
À titre d'exemple, voici le calcul classique du laplacien de
(supposée deux fois continûment différentiable) en
fonction des dérivées partielles de .