Les définitions et résultats de cette section sont énoncés
pour la dimension , afin de ne pas compliquer les notations. Ils se
généralisent facilement en dimension quelconque.
Soit
une
application de
dans
. Etant donné un point de
coordonnées dans
, on
définit applications partielles en .
Nous souhaitons dériver ces trois applications. Or on ne peut
dériver une fonction de
dans
que si elle est définie
au voisinage du point où on souhaite la dériver,
c'est-à-dire sur un intervalle ouvert contenant ce point. Ceci nous
amène à introduire la définition suivante.
Le cube de centre et de côté doit être vu
comme un voisinage de . Dorénavant les fonctions que
nous considérons sont définies sur un domaine ouvert inclus
dans
.
Si les
applications partielles sont dérivables, leurs dérivées
s'appellent les dérivées partielles de en .
Pour calculer la dérivée partielle par rapport à , il suffit
de dériver en l'expression de , en traitant les autres
variables comme des constantes paramétriques.
Supposons par exemple que soit l'application qui à
associe la surface du parallélépipède dont les longueurs
d'arêtes sont .
Voici ses trois dérivées partielles.
Nous éviterons systématiquement les cas pathologiques en supposant
que les dérivées partielles sont des fonctions continues.
Définition 4
Soit une application définie sur un domaine ouvert de
, à valeurs dans
.
On dit que est continûment différentiable sur
si les dérivées partielles
,
, et
,
vues comme des fonctions de
dans
sont continues en tout
point de .
Si elles sont continues, les dérivées partielles permettent
d'approcher la fonction par une application linéaire au voisinage
d'un point. Le résultat qui suit est l'analogue pour les fonctions
de deux variables d'un développement limité d'ordre .
Ce théorème dit que les variations de la fonction autour du
point peuvent être approchées par une application
linéaire, la différentielle
de .
La différentielle peut être vue comme l'application qui à un vecteur
associe son produit scalaire par le vecteur des dérivées partielles,
qu'on appelle le gradient de au point ,
et que l'on note
(prononcez :
«nabla»).
En physique, on interprète et comme de petites
variations des variables et , et on les note plutôt
et
. Si on note
la différentielle de , ceci
justifie l'écriture abrégée suivante.
Le théorème
2 donne une approximation de sous la forme :
La surface d'équation
est celle du plan tangent
à la surface au point
(cf.
figure 5). Pour rappeler cette
interprétation géométrique, la différentielle de au point
porte aussi le nom d'application linéaire tangente.
Figure 5:
Plan tangent à une surface en un point.
|
Une application de
dans
est continûment
différentiable si ses applications coordonnées le sont, au sens
de la définition 4. La différentielle en un point de
est une application linéaire de
dans
. Sa
matrice est la matrice jacobienne. Ici encore nous donnons la
définition en dimension réduite pour des raisons de clarté.
On ne distinguera pas en général la matrice jacobienne au point
de l'application de
dans l'ensemble des matrices qui
à associe cette matrice jacobienne. Nous reprenons les
exemples de la section précédente, en donnant pour chacun la
matrice jacobienne.
Surface d'un rectangle en fonction de sa longueur et sa largeur :
Surface d'un parallélépipède en fonction de ses trois dimensions :
Surface et volume
d'un parallélépipède en fonction de ses trois dimensions :
Coordonnées polaires d'un point du plan :
Coordonnées cylindriques d'un point de l'espace :
Coordonnées sphériques d'un point de l'espace :
Pour le calcul des différentielles, on est souvent amené à
utiliser la règle de dérivation selon laquelle
la différentielle d'une fonction composée est la composée
des différentielles.
Voici un exemple. Considérons l'application , de
dans
, qui aux coordonnées polaires d'un point du plan associe ses
coordonnées cartésiennes.
Considérons maintenant la fonction , de
dans
qui
à associe .
La matrice jacobienne de au point
est
donc
.
Le produit des deux est :
Effectivement, la composée est la fonction de
dans
qui à
associe . En pratique, on calcule
rarement les différentielles sous forme matricielle. On écrira
plutôt :
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