Une suite récurrente est définie par la
donnée de
et la relation de récurrence
La suite est celle des itérés successifs de l'application
à partir de :
On notera
la composée de avec elle-même
fois :
Il existe un moyen simple de visualiser les premiers termes
de la suite
à partir du graphe de la fonction
, représenté dans le plan. Portons en abscisse et traçons
le segment vertical allant de à
. Traçons
ensuite le segment horizontal rejoignant la première bissectrice, de
à
. L'abscisse du nouveau point est
. On itère alors le procédé en traçant alternativement des
segments verticaux et horizontaux. On obtient ainsi une sorte de «toile
d'araignée» (figure 2).
Figure:Représentation d'itérés successifs
par une «toile d'araignée».
Cette représentation graphique suffit pour se faire une idée du
comportement qualitatif d'une suite récurrente réelle. Elle
permet de détecter les convergences ou divergences ainsi que les
comportements oscillants.
Pour étudier la suite , le premier travail
consiste à identifier les limites possibles.
Si la suite converge vers , alors la suite , qui est une
suite extraite, converge vers la même limite . Donc, si est
continue en (définition 7), on doit avoir :
On dit que est un point fixe de , car si , alors
la suite est constante. Il peut se faire que ait plusieurs points
fixes. Le comportement de la suite (monotonie, convergence ou
non vers un point fixe), dépend de .
Plutôt qu'une discussion générale, nous allons traiter l'exemple
historique sans doute le plus célèbre : les rapports des nombres de
Fibonacci. Les nombres de Fibonacci sont définis par
, , et pour
,
Voici les premiers.
La suite est une suite croissante d'entiers, elle
ne s'annule pas.
Pour
, posons
. La suite vérifie
, et pour
:
C'est une récurrence du type
, avec
La figure 2 représente les premières valeurs de
en toile d'araignée. Pour étudier , commençons
par chercher les points fixes de l'application , en résolvant
l'équation
et
L'équation a deux solutions,
et
La première solution,
,
est le célèbre nombre d'or ; on le
retrouve (paraît-il) un peu partout, des pyramides d'Egypte aux
coquilles de nautiles en passant par la Joconde.
Comme reste positif, la seule limite possible pour
est . Nous allons démontrer les propriétés suivantes.