Nous dirons qu'un système est échelonné s'il se présente
sous la forme suivante.
Mettre un système sous forme échelonnée, c'est
passer de à par les transformations de la proposition
1, et une permutation éventuelle des
coordonnées, de sorte que
les inconnues
de sont celles de ,
mais dans un ordre qui peut être différent,
les coefficients
sont tous non nuls.
Les coefficients
, que l'on appelle les
pivots, jouent un rôle important.
Pour arriver à la forme échelonnée avec des pivots non nuls
on peut être amené au cours des calculs, à
permuter des variables
permuter des équations (application du point 1 de la
proposition 1).
Le principe général consiste à utiliser une équation à pivot
non nul pour annuler les termes au-dessous du pivot dans les équations
suivantes du système.
Décrire formellement l'algorithme dans le cas général,
conduirait à des notations compliquées. Le mieux est
de comprendre son fonctionnement sur des exemples. Dans ce qui suit
nous utilisons la notation algorithmique
, pour «prend la
valeur». A part les permutations éventuelles de variables ou
d'équations, les seules transformations utilisées sont du type
, soit
«la ligne est remplacée par la
somme de la ligne , et de la ligne multipliée par
». Cette transformation change le système en un système
équivalent, d'après la proposition 1.
Voici un premier système.
Voici un deuxième système.
Voici un troisième système.
Remarquez l'échange de et pour respecter la règle des
pivots non nuls.
La forme échelonnée n'est pas tout à fait la fin de l'histoire,
mais elle donne déjà beaucoup de renseignements sur l'ensemble
des solutions. Le système peut contenir deux types
d'équations. Celles dont le premier membre est nul, s'il y en a,
sont les équations de compatibilité. Le système ne peut avoir de
solution que si leur second membre est aussi nul.
Nous admettrons le
théorème suivant.
Théorème 3S'il est non vide,
l'ensemble des solutions du système échelonné est un
espace affine de dimension .
Observons que l'entier est nécessairement inférieur ou égal
à et à .
Il ne dépend que de la dimension de
l'espace des solutions.
D'après le théorème 2, la dimension
de l'espace des solutions ne dépend pas du second membre, mais
seulement du système homogène associé. Ceci justifie la
définition générale suivante.
Définition 1Soit un système de équations à inconnues, et
le système homogène associé. On
appelle rang de l'entier , où est la
dimension de l'espace vectoriel des solutions de .