Nous nous limitons dans ce
chapitre au cas réel, mais ce qui suit reste valable sur
.
Considérons un système de équations à
inconnues.
Les coefficients et sont des réels donnés. Les
variables sont les inconnues. Il faut comprendre comme la
conjonction («et») de assertions portant sur les variables
. Une solution est un -uplet de réels qui
vérifie chacune des équations. L'ensemble des solutions est un
sous-ensemble de
. Deux systèmes à inconnues sont
équivalents si et seulement si leurs ensembles de solutions
sont les mêmes.
Par convention, on regroupe les termes contenant les inconnues à
gauche de l'égalité, les termes constants à droite. La partie
gauche s'appelle le premier membre, le -uplet des constantes à
droite de l'égalité est le second membre. On dit d'un
système qu'il est homogène si tous les termes du second
membre sont nuls. À un système , on associe le système
homogène obtenu en conservant le premier membre de et en
annulant le second membre.
Nous commençons par l'ensemble des solutions d'un
système homogème.
Théorème 1
Soit un système homogène de équations à
inconnues. L'ensemble des solutions de
est un sous-espace vectoriel de
.
Démonstration : Observons que le -uplet
(vecteur nul de
) est
solution. L'ensemble des solutions de
n'est donc jamais vide.
Pour montrer qu'un ensemble non vide est un sous-espace vectoriel de
,
il suffit de vérifier qu'il est stable par combinaison linéaire,
c'est-à-dire que si deux éléments appartiennent à l'ensemble,
toutes leurs combinaisons linéaires restent dans le même ensemble.
Soient
et
deux
solutions de , et deux réels quelconques.
Nous devons vérifier que
est solution de .
Considérons la -ième équation, vérifiée à la fois par
et .
et
En multipliant la première par , la seconde par et en
ajoutant les deux, on obtient :
soit,
Le -uplet
est
donc solution de .
Tout sous-espace vectoriel de
est de dimension finie, au plus
égale à . Soit l'espace vectoriel des
solutions du système homogène . Il se peut que
soit de dimension 0, si
est la seule solution de . Nous verrons plus loin
que la dimension de est au moins égale
à : un système homogène ayant moins d'équations que
d'inconnues a une infinité de solutions. Soit la dimension de
, et
solutions
particulières, formant une base de . Toute
solution de s'écrit de façon unique comme combinaison
linéaire de
.
|
(1) |
Théorème 2
Soit un système linéaire et le système homogène
associé. Notons l'ensemble des solutions de
et l'espace vectoriel des
solutions de . Alors,
- soit est vide,
- soit est un espace affine de direction .
Démonstration : Supposons non vide : soit
une solution particulière de .
Nous allons démontrer que toute
solution de est la somme de et d'une solution de
.
Soit
une
solution quelconque de . Pour tout
, les deux
solutions satisfont la -ième équation.
et
Si on retranche la première équation de la seconde, on obtient :
Par conséquent, le -uplet est solution du système
homogène associé .
Réciproquement, on vérifie de la même façon que
tout -uplet somme de et d'une
solution de est solution de .
En joignant le théorème 2 et (1), on peut
écrire l'ensemble des solutions de comme suit.
|
(2) |
Vous pouvez retenir ce résultat ainsi :
La solution générale d'un système linéaire est la somme
d'une solution particulière
et de la solution générale du système
homogène associé.
On retrouve ce même principe dans des problèmes très
différents : équations de récurrence, équations
différentielles, etc.
Le reste de ce chapitre est consacré à la méthode du pivot
de Gauss qui permet de calculer explicitement
des uplets
, tels que soit une
solution particulière de et
soit une
base de l'espace vectoriel des solutions de .
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