Dans cette section,
est un réel quelconque, et nous considérons la
limite (bilatérale) d'une fonction
en
, au sens de la définition
3. Toutes les fonctions sont supposées
être définies au voisinage de
, sauf
peut-être en
.
Tous les résultats de la section valent aussi
pour des limites à gauche, à droite, en
et en
. L'adaptation des démonstrations aux autres types de
limite est un exercice conseillé.
Le résultat de base pour comparer deux limites est le suivant.
Démonstration : Supposons
. Alors la limite en
de la fonction
est strictement positive.
Notons
cette limite. Il existe
tel
que
entraîne
,
donc
, ce qui contredit l'hypothèse.
Le fait de supposer
ne renforce pas la conclusion :
bien que
pour tout
,
Le théorème 5 ne permet pas de démontrer
que l'une des deux fonctions
ou
converge en
.
Pour cela, on utilise souvent le résultat suivant.
Théorème 6
Soient
et
deux fonctions telles que
tend vers 0 quand
tend vers
. S'il existe un intervalle ouvert
contenant
tel que pour tout
,
,
alors
tend vers 0 en
.
Démonstration : Pour tout
, il existe
tel que pour
:
d'où le résultat.
On en déduit le corollaire suivant.
Démonstration : Il suffit d'appliquer le théorème 6
aux deux fonctions
et
.
Soit par exemple
Posons
,
. Les deux fonctions
et
tendent vers
0 en 0, et pour tout
,
Donc
tend vers 0 quand
tend vers 0, comme
et
(cf. figure 1).
La comparaison vaut aussi pour les limites infinies.
Théorème 7
Soient
un réel,
et
deux fonctions définies sur un
intervalle ouvert
contenant
. Supposons que,
pour tout
,
.
Si

alors
Si

alors
Démonstration : Pour tout
, il existe
tel que pour
:
donc
tend vers
si
tend vers
. La
démonstration de l'autre
affirmation est analogue.
Le vocabulaire de la comparaison des fonctions est analogue à celui
des suites, avec la difficulté supplémentaire qu'il faut toujours
savoir de quelle limite il s'agit (bilatérale, à gauche, à
droite, en
ou en
). Nous écrivons la définition
ci-dessous pour des limites bilatérales en
, elle s'adapte sans
problème aux 4 autres types de limites.
Très souvent, on appliquera ces définitions pour une fonction
non nulle au voisinage de
, sauf peut-être en
;
dans ce cas, la comparaison se lit sur le rapport
.
Par exemple, au voisinage de 0 :
Au voisinage de
:
Insistons sur la nécessité de bien préciser le type de limite
que l'on considère. Le plus souvent, il s'agira de limites en
ou de limites à droite en 0. On passe des unes aux
autres en remplaçant la variable
par
. Pour étudier
une limite en
, on se ramène à une limite en 0 en posant
. Le changement de variable
permet de passer des limites
à gauche aux limites à droite, des limites en
aux
limites en
.
Observons que
entraîne
, ce qui
est particulièrement utile pour les polynômes.
Les équivalents sont souvent utilisés pour le calcul de limites de
produits ou de quotients, car si
, et
alors
. Par contre il ne faut pas les
utiliser pour des sommes. Par exemple, au voisinage de
:

et
Pourtant,
n'est pas équivalent à 0.
Soit
la fonction définie sur
par :
Commençons par les limites à droite en 0. Le
numérateur tend vers
en 0. Pour le dénominateur
, donc
:
Considérons maintenant les limites en
.
Puisque
,
et
.
Pour le dénominateur,
, donc
tend vers
.
Nous admettrons pour l'instant les équivalents suivants au voisinage
de 0, qui seront justifiés plus loin. Vous devez les connaître
par c
ur.
Nous rassemblons dans la section suivante d'autres limites classiques
concernant l'exponentielle et le logarithme, qu'il est également bon
de connaître.
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