Nous considérons ici
, où
oscille jusqu'à l'infini entre des valeurs positives et négatives
(figure 5).
Figure 5:
Intégrale d'une fonction oscillante sur un intervalle non borné.
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La définition de la convergence reste la même.
Contrairement au cas des fonctions positives, où la limite était
soit finie, soit égale à , tous les comportements sont
possibles ici : les valeurs de
peuvent tendre vers
une limite finie, vers ou ou bien encore osciller
entre deux valeurs finies (comme
), ou
s'approcher alternativement de et (comme
).
Le cas le plus favorable est celui où la valeur absolue de
converge.
Définition 2
Soit une fonction continue sur
. On dit que
est absolument convergente si
converge.
Le théorème suivant est souvent utilisé pour démontrer la
convergence d'une intégrale. Malheureusement, il ne permet pas de
calculer la valeur de cette intégrale.
Théorème 5
Si l'intégrale
est absolument
convergente, alors elle est convergente.
Démonstration : Rappelons la définition :
converge
si et seulement si
converge. Posons
. Nous allons démontrer que, pour toute
suite
, tendant vers l'infini, la suite
est une suite de Cauchy.
Sans perte de généralité, nous pouvons supposer que la suite
est strictement croissante. Par la relation de
Chasles, pour tout couple d'entiers avec :
Or par hypothèse, l'intégrale
converge. On en déduit que
la suite de terme général
converge : c'est donc une suite de Cauchy. Pour tout
,
il existe tel que pour ,
La suite
est une suite de Cauchy, donc elle
converge. Puisque c'est vrai pour toute suite
tendant vers l'infini, la fonction
admet une limite en
, d'où le résultat. Par exemple,
est absolument convergente,
donc convergente. En effet pour tout ,
Or l'intégrale de Riemann
est
convergente. D'où le résultat par le théorème de comparaison
1.
Par contre,
n'est pas absolument convergente.
Voici un moyen de le vérifier. Comme
pour tout
, on a :
En appliquant une intégration par parties à
, on obtient :
Or
converge absolument, comme
nous venons de le voir. Des 3 termes de la somme ci-dessus, les deux
derniers convergent, le premier tend vers . Donc
l'intégrale diverge, et par le théorème de comparaison
1, l'intégrale
diverge également.
Il se trouve que
converge.
Pour le montrer, effectuons une intégration par parties :
La fonction
tend vers 0 (car est
borné et
tend vers 0). Par comparaison avec
l'intégrale de Riemann
, on
montre que l'intégrale
est absolument convergente, donc convergente. Par conséquent,
converge.
Pour montrer qu'une intégrale converge quand elle n'est pas
absolument convergente, on dispose du théorème suivant, dit
théorème d'Abel.
Démonstration : C'est une généralisation de l'exemple précédent.
Pour tout
, posons
. Par
hypothèse, est bornée, donc il existe tel que pour tout ,
. Effectuons maintenant une intégration par parties.
Comme est bornée et tend vers 0, le premier terme
converge. Montrons maintenant que le deuxième
converge aussi, en vérifiant que
est absolument convergente.
On a :
car est décroissante (donc
) et est bornée
par . Par le théorème de comparaison
1, il suffit donc de montrer que
est convergente. Or :
et
Comme exemple d'application, si est un réel strictement
positif, et un entier positif impair, alors l'intégrale
converge.
Remarquons que cette intégrale n'est absolument convergente que
pour .
On vérifie que les hypothèses du théorème 6 sont
satisfaites pour
et
. Pour
s'assurer que la primitive de est bornée, il suffit de
penser à une linéarisation, qui transformera en une
combinaison linéaire des
, dont la
primitive sera toujours bornée.
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