Nous considérons ici
, où est de
signe constant au voisinage de . Quitte à réduire
l'intervalle d'intégration, et à changer éventuellement le signe
de s'il est négatif,
nous pouvons supposer que la fonction est positive ou
nulle sur l'intervalle d'intégration
(figure
3).
Figure 3:
Intégrale d'une fonction positive sur un intervalle non borné.
|
Rappelons que par définition,
Observons que si la fonction est positive, alors la primitive
est une fonction croissante de (car sa
dérivée est ). Quand tend vers l'infini, soit
est bornée, et l'intégrale
converge, soit
tend vers
.
Si on ne peut pas (ou si on ne
veut pas) calculer une primitive de , on étudie la convergence en
comparant avec des intégrales dont la convergence est connue,
grâce au théorème suivant.
Démonstration : Comme nous l'avons observé, la convergence des intégrales ne
dépend pas de la borne de gauche de l'intervalle, et nous pouvons
nous contenter d'étudier
et
.
Or en utilisant la monotonie des intégrales, on obtient que pour
tout :
Si
converge, alors
est
une fonction croissante et majorée par
,
donc convergente. Inversement, si
tend vers
, alors
tend vers également. Comme application typique du théorème de comparaison des
intégrales 1, nous allons montrer que
l'intégrale
converge,
pour tout réel . Pour cela nous écrivons :
On sait que
pour tout (l'exponentielle l'emporte sur les puissances de
). En particulier, il existe un réel tel que :
En multipliant les deux membres de l'inégalité
par
on obtient :
Or l'intégrale
converge. En effet :
et
On peut donc appliquer le théorème de
comparaison 1 :
puisque
converge, on en déduit que
converge aussi.
Grâce au théorème de comparaison 1,
on peut remplacer la fonction
à intégrer par un équivalent au voisinage de pour
étudier la convergence d'une intégrale.
Démonstration : Dire que deux fonctions sont équivalentes au voisinage de ,
c'est dire que le rapport tend vers , ou encore :
soit encore :
Fixons
, et appliquons le théorème de comparaison
1 sur
l'intervalle
. Si l'intégrale
converge, alors l'intégrale
converge, donc l'intégrale
aussi par la linéarité (proposition
1).
Inversement, si
diverge, alors
diverge, donc
diverge aussi. Par exemple, l'intégrale
converge.
En effet,
et nous avons déjà montré que l'intégrale
converge.
L'utilisation des équivalents permet ainsi de ramener l'étude de la
convergence d'une intégrale pour laquelle on n'a pas de primitive,
à un catalogue d'intégrales dont la convergence est connue. Les
plus classiques sont les intégrales de Riemann et de Bertrand.
Intégrales de Riemann :
,
où est un réel strictement positif.
Dans ce cas, la primitive est explicite :
On en déduit immédiatement la nature (convergente ou divergente)
des intégrales de Riemann.
Si
diverge,
si
converge.
Intégrales de Bertrand :
,
où est un réel strictement positif.
La primitive est explicite :
On en déduit la nature (convergente ou divergente)
des intégrales de Bertrand.
Si
diverge,
si
converge.
Voici un exemple d'application :
converge.
Pour le démontrer, calculons un équivalent de la fonction
au voisinage de .
D'où un équivalent de la fonction au voisinage de
:
Remarquons que la fonction est négative au voisinage de ,
ce qui ne change pas la nature de l'intégrale. D'après
le théorème 2, l'intégrale
proposée est de même nature que
l'intégrale de Bertrand
, donc
convergente.
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