Nous traitons ici le cas où la fonction à intégrer tend vers
l'infini en l'une des bornes de l'intervalle d'intégration.
Le traitement est tout à fait analogue au cas précédent.
Quitte à réduire l'intervalle d'intégration, et à changer
éventuellement le signe de , nous pouvons supposer que la
fonction est positive ou nulle sur l'intervalle d'intégration
, et tend vers en (figure 2).
Figure 4:
Intégrale d'une fonction positive non bornée.
|
Rappelons que par définition,
Observons que si la fonction est positive, alors
croît quand décroît vers :
soit
est bornée, et l'intégrale
est convergente, soit
tend vers
.
Si on ne peut pas (ou si on ne
veut pas) calculer une primitive de , on étudie la convergence en
comparant avec des intégrales dont la convergence est connue,
grâce au théorème suivant.
Démonstration : Comme nous l'avons observé, la convergence des intégrales ne
dépend pas de la borne de droite de l'intervalle, et nous pouvons
nous contenter d'étudier
et
.
Or en utilisant la monotonie des intégrales, on obtient que pour
tout
:
Si
converge,
alors
croît quand décroît vers et est majorée par
, elle converge donc.
Inversement, si
tend vers
, alors
tend vers
également. Voici une application typique du théorème de comparaison des
intégrales 3. Nous allons montrer que
l'intégrale
converge,
pour tout réel . Pour cela nous écrivons :
On sait que
pour tout (les puissances de
l'emportent sur le logarithme).
En particulier, il existe un réel
tel que :
En multipliant les deux membres de l'inégalité
par on obtient :
Or l'intégrale
converge. En effet :
et
On peut donc appliquer le théorème de
comparaison 3 :
puisque
converge, on en déduit que
converge aussi.
Grâce au théorème de comparaison 3,
on peut remplacer la fonction
à intégrer par un équivalent au voisinage de pour
étudier la convergence d'une intégrale.
Démonstration : Dire que deux fonctions sont équivalentes au voisinage de ,
c'est dire que le rapport tend vers , ou encore :
soit encore :
Fixons
, et appliquons le théorème de comparaison
3 sur
l'intervalle
. Si l'intégrale
converge, alors l'intégrale
converge, donc l'intégrale
aussi par la linéarité (proposition
1). Inversement, si
diverge, alors
diverge, donc
diverge aussi. Par exemple, l'intégrale
converge.
En effet,
et nous avons déjà montré que l'intégrale
converge.
L'utilisation des équivalents permet ainsi de ramener l'étude de la
convergence d'une intégrale pour laquelle on n'a pas de primitive,
à un catalogue d'intégrales dont la convergence est connue. Les
plus classiques sont du type
, mais
attention, la convergence en fonction du paramètre est
inversée par rapport aux intégrales de Riemann.
Si
converge,
si
diverge.
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