Une application entre deux espaces vectoriels est dite linéaire si elle envoie une combinaison linéaire de vecteurs
sur la même combinaison linéaire de leurs images.
Une application linéaire
de
dans
envoie nécessairement le vecteur nul de
sur le vecteur nul de
. Elle envoie l'opposé de
sur l'opposé de
. La
proposition suivante se démontre facilement, dans le style du
théorème 2.
Voici quelques exemples d'applications linéaires.

- de
dans
:

- de
dans
:

- de
dans
:
Une application linéaire respecte la structure d'espace
vectoriel : l'image d'une somme est la somme des images, l'image du
produit par un réel est le produit de l'image par le même réel.
D'une application entre deux structures algébriques (groupes, corps,
etc...) qui respecte la structure, on dit qu'elle est un morphisme. Le vocabulaire classique est le suivant.
Définition 12
Une application linéaire de
dans
est un

- endomorphisme si
,

- isomorphisme si elle est bijective,

- automorphisme si
et l'application est bijective.
La composée de deux applications linéaires est une application
linéaire.
Démonstration : On utilise successivement la linéarité de
et celle de
.
Si une application
est un isomorphisme, son application
réciproque, que nous
noterons
est aussi une
application linéaire.
Théorème 8
Soit
un isomorphisme de
dans
. Sa réciproque
est un
isomorphisme de
dans
.
Démonstration : Nous devons vérifier que pour tous
, et pour tous
,
.
Puisque
est bijective, il existe
tels que
et
. Utilisons la linéarité de
pour écrire :
La composée de
par
est l'application identique, ou identité, de
dans lui-même. C'est un automorphisme
particulier, que nous noterons
.
Une combinaison linéaire
d'applications linéaires est encore une application
linéaire.
Théorème 9
Soient
et
deux espaces vectoriels.
Soient
et
deux applications
linéaires de
dans
et
deux réels. L'application
est encore une application linéaire.
Démonstration : L'application
est celle qui à
associe
. Sa linéarité se déduit facilement
de celles de
et
.
Nous terminons la section par des interprétations géométriques
d'applications
linéaires de
dans
. Considérons un plan vectoriel
muni d'une base orthonormée
.
A tout couple de réels
est associé le vecteur
.
Une application linéaire de
dans
lui-même est associée à une transformation géométrique du
plan, qui à un vecteur associe un autre vecteur. En voici trois
(cf. figure 1) :

- rotation d'angle

- symétrie par rapport à la première bissectrice

- projection sur la première bissectrice
Figure 1:
Interprétations géométriques de trois applications
linéaires de
dans
: rotation d'angle
,
symétrie par rapport à la première bissectrice, projection sur
la première bissectrice.
|
Les rotations et les symétries sont des automorphismes du plan
vectoriel. Les projections sont des endomorphismes, mais elles ne sont
pas bijectives. Observons que les translations, par
exemple
, ne sont pas linéaires. Ce sont des
bijections, mais pas des automorphismes du plan vectoriel.
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