Comme vous le savez, la convergence d'une série est équivalente
par définition à la convergence de la suite des sommes
partielles. Les théorèmes portant sur la
continuité, l'intégration et la dérivation d'une suite de
fonctions s'appliquent aux suites de sommes partielles, donc aux
séries de fonctions. Au-delà de la récriture des résultats de la
section 1.2, l'enjeu principal de cette section sera de fournir des
moyens de vérifier l'hypothèse principale de convergence uniforme,
pour les sommes partielles d'une série.
Les résultats suivants sont des traductions immédiates des
théorèmes
4,
5 et 6.
Théorème 11
Soit un intervalle de
et
une suite de
fonctions continues sur , à valeurs dans
ou
.
Soit une fonction de dans
ou
.
Si la série converge uniformément vers , alors
est continue sur .
La convergence uniforme d'une série n'est pas toujours
facile à vérifier. Heureusement on dispose de conditions suffisantes
assez simples.
Définition 6
Soit un intervalle de
et
une suite de
fonctions définies sur , à valeurs dans
ou
.
On dit que la série converge normalement sur
si la série
converge.
Proposition 2
Si une série converge normalement sur un intervalle, alors elle
converge uniformément sur ce même intervalle.
Démonstration : Par définition de la norme uniforme, pour tout ,
. Par le théorème de comparaison
des séries,
converge, donc
converge
absolument. Soit
sa somme.
Le dernier majorant est le reste d'une série
convergente, et il ne dépend pas de : la convergence est bien
uniforme. Il n'est pas indispensable de calculer
explicitement : il suffit d'en connaître un
majorant, qui soit le terme général d'une série convergente.
Corollaire 1
Soit une série convergente telle que
Alors la série est normalement, donc uniformément convergente.
L'autre critère utile est la version uniforme du théorème d'Abel.
Démonstration : Les hypothèses assurent que
converge simplement, par
le théorème d'Abel pour les séries numériques. Notons
sa somme.
Pour tout
et pour tout ,
posons
.
Par hypothèse, la suite
est uniformément bornée.
Écrivons le reste de la
série
sous la forme suivante.
La suite converge uniformément vers 0, il en est donc de
même de la suite . Rappelons que si l'intervalle est fermé borné, alors la
convergence simple vers 0 d'une suite décroissante implique sa convergence
uniforme, par le théorème de Dini 10. La convergence
simple des vers 0 est donc suffisante dans l'hypothèse
2. Dans de
nombreux cas, les ne dépendent pas de , et donc la question
de l'uniformité de la majoration des sommes partielles ne se pose
pas : par exemple pour
les séries alternées où
. Considérons le cas
où
. Les sommes partielles se calculent
explicitement :
Elles sont uniformément bornées, sur tout intervalle
fermé borné ne contenant aucun réel de la forme
.
© UJF Grenoble, 2011
Mentions légales