Rappelons tout d'abord que la série géométrique
converge si , diverge sinon. Les critères de Cauchy
et de d'Alembert permettent de comparer une série à termes
positifs avec les séries géométriques. Pour comparer avec
, le critère de Cauchy porte sur
, le critère de d'Alembert
sur
. Voici le premier.
Démonstration : Rappelons que la nature de la série ne dépend pas de ses premiers
termes. Dans le premier cas,
Si , alors la série converge, d'où le résultat
par le théorème de comparaison 3.
Dans le second cas,
Le terme général ne tend pas vers 0, donc la série diverge. Comme exemple d'application, revenons sur les développements
décimaux. Étant donnée une suite d'entiers tous compris
entre 0 et
, la série
converge. En effet,
. Or
, qui tend vers . Donc il existe
tel que pour ,
, et la première
partie du critère s'applique. Observons que la suite
ne converge pas, sauf si les sont tous nuls ou
tous non nuls :
vaut 0
si .
Dans les cas où la suite
converge, la
position de sa limite par rapport à détermine
la nature de la série .
Corollaire 1
Soit une série à termes positifs, telle que
converge vers .
- Si alors converge.
- Si alors diverge.
Si
tend vers , on ne peut pas conclure en général.
Démonstration : Par définition de la limite, si , alors il existe tel que
pour tout ,
et le premier cas du théorème 6 s'applique.
Si , alors il existe tel que
pour tout ,
et le second cas du théorème 6 s'applique. Par exemple,
converge,
car
tend vers
.
diverge,
car
.
Le critère de Cauchy ne s'applique ni aux séries de Riemann, ni
aux séries de Bertrand.
Or certaines de ces séries convergent, d'autres divergent.
Le critère de d'Alembert est plus facile à appliquer, par contre
il échoue plus souvent que celui de Cauchy.
Démonstration : Rappelons que la nature de la série ne dépend pas de ses premiers
termes. Dans le premier cas, on vérifie par récurrence que :
Si , alors la série converge, d'où le résultat
par le théorème de comparaison 3.
Si
, la suite est croissante, elle ne
peut donc pas tendre vers 0 et la série diverge. Observons que le théorème ne peut s'appliquer que si les
sont tous non nuls. En particulier, il ne s'applique pas aux
développements décimaux, contrairement au critère de Cauchy.
Définissons la suite par :
Le rapport
vaut
si est pair,
si est impair. Il est donc toujours inférieur à
, et la série converge.
Définissons maintenant :
Le rapport
vaut
si est pair,
si est impair. Le critère de d'Alembert ne s'applique
pas. Pourtant,
converge vers
,
donc le critère de Cauchy s'applique (la série converge).
Ici encore, quand la suite
converge, la position
de la limite par rapport à détermine la nature de la série.
Corollaire 2
Soit une série à termes positifs, telle que
converge vers .
- Si alors converge.
- Si alors diverge.
Si
, on ne peut pas conclure en général.
Démonstration : Par définition de la limite, si , alors il existe tel que
pour tout ,
et le premier cas du théorème 7 s'applique.
Si , alors il existe tel que
pour tout ,
et le second cas du théorème 7 s'applique. Par exemple, pour tout réel positif , la série exponentielle
converge.
car
tend vers . (On pourrait
aussi appliquer le critère de Cauchy, mais c'est moins facile.)
converge,
car
tend vers
.
diverge,
car
tend vers .
Le critère de d'Alembert ne s'applique ni aux séries de Riemann, ni
aux séries de Bertrand.
Plus généralement, si est une fraction rationnelle en et
, alors les deux critères échouent. Dans ce cas, il faut
calculer un équivalent et appliquer le
théorème 4.
Nous avons vu un exemple pour lequel seul le critère de Cauchy
donnait la réponse. Il est en effet plus puissant, comme le montre
la proposition suivante.
Démonstration : Pour tout
, il existe tel que pour tout
,
Par récurrence, on en déduit :
or :
et
Donc il existe tel que pour ,
d'où le résultat.
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