(i) La loi de composition est associative.
(ii) La loi de composition possède un élément neutre.
(iii) Tout élément de possède un symétrique pour
.
Avant de donner des exemples, quelques remarques d'ordre purement calculatoire
sur les groupes. Comme promis plus haut, on utilise désormais
la notation multiplicative, donc
désigne le composé des éléments
et
d'un groupe
.
1) Si , alors
.
2) Si , alors
.
3) Le symétrique de est
.
Démonstration : Il n'y a que des vérifications simples et basées sur
l'associativité ; pour (1), si on
suppose , en multipliant à droite par
on obtient
et donc
, c'est-à-dire
. On prouve (2) de la même façon en multipliant
à gauche par
. La
preuve du (3) se réduit à deux calculs élémentaires :
Remarque
Au fait, pourquoi faut-il effectuer les deux calculs
élémentaires ci-dessus ? Un seul ne suffirait-il pas ?
La réponse est non ; on rappelle que est le
symétrique de
si
et aussi
valent
.
Maintenant que l'on sait calculer dans les groupes, il est temps de donner les exemples les plus élémentaires : regardons les lois de composition que nous connaissons le mieux, elles concernent les ensembles de nombres usuels.
Additions : elles sont associatives, ont un élément neutre noté 0. Dans
, le symétrique peut faire défaut ; ainsi
n'a pas d'opposé. Dans
(puis dans les ensembles usuels bien connus), l'opposé existe. Ainsi
est un groupe pour l'addition.
Multiplication : 0 n'a jamais d'inverse, donc les ensembles de nombres bien
connus ne sont jamais des groupes pour la multiplication. En revanche, si on
considère le sous-ensemble formé des éléments non nuls,
la multiplication y est
bien définie, elle est associative et elle
possède un élément neutre noté . Le point à
problème est l'existence du symétrique (de l'inverse en notation
multiplicative). Dans
, il fait défaut à la plupart
des éléments, ainsi
n'a pas d'inverse ;
n'est donc pas un groupe. En revanche, dans
(l'ensemble des fractions non nulles) ou
ou
,
l'existence de l'inverse ne pose pas de problème. Tous ces ensembles sont
donc des groupes
multiplicatifs.
Encore quelques propriétés de bon sens, mais qu'il ne coûte rien d'énoncer. Elles paraissent évidentes si on comprend qu'un morphisme est moralement une application qui transporte la structure ; si elle transporte la loi de composition, elle doit aussi transporter ses caractéristiques, telles que l'élément neutre et le symétrique.
Alors et, pour tout élément
de
,
.
Démonstration : Essentiellement de la simple vérification ; pour le
neutre, il s'agit d'une (petite) astuce : on calcule
puis on simplifie par
. Pour
l'inverse, on fait un calcul très simple :
et simultanément,
.
Ceci montre bien que
est l'inverse de
.