Beaucoup moins fondamentale que la division euclidienne, c'est une technique utile pour produire des algorithmes dans des cadres assez variés.
Alors il existe un couple unique (de
polynômes) vérifiant la double condition :
Démonstration : La démonstration d'existence n'est pas passionnante (simple description abstraite de l'algorithme de calcul) ; la démonstration d'unicité est plus agréable.
Preuve de l'existence
C'est une récurrence sur l'entier .
Pour
, on note
et
, puis on pose
(qui existe puisque
).
On constate alors que
est par construction un polynôme sans terme constant,
donc dans lequel
se factorise ; on
peut donc mettre
sous la forme
.
Soit
fixé et supposons le théorème
vrai pour tous polynômes et tout
;
montrons le pour les polynômes
et
de
l'énoncé et pour l'entier
. Commençons par
effectuer la division suivant les puissances croissantes
de
par
à l'ordre
, et
écrivons donc
(avec
),
puis effectuons la division
suivant les puissances croissantes de
par
à
l'ordre 0 : on obtient une constante
et un polynôme
tels que
. On conclut
que
et donc qu'on
peut prendre
et
pour répondre à la question.
Preuve de l'unicité
Supposons qu'on ait deux écritures
et
remplissant les conditions
et
.
Posons alors
et
de
telle sorte que
(obtenue en soustrayant les deux
écritures de
) avec en outre la condition
. Comme
on a supposé
,
ne figure pas parmi les facteurs
irréductibles de
, donc
est premier avec
. Mais
d'après l'identité
,
divise
: on
en déduit donc que
divise
(lemme de Gauss) ; vu la
condition sur le degré de
, ceci entraîne que
= 0.
Dès lors
donc
.
Les deux écritures fournies de
étaient donc la même.
La division selon les puissances croissantes s'effectue comme la
division euclidienne, mais à l'envers : on fait disparaître un
par un les termes de plus bas degré du dividende, en multipliant le
diviseur par la quantité appropriée. Contrairement à la division
euclidienne, on peut la continuer indéfiniment : on ne s'arrête
que quand l'ordre désiré est atteint.
Par exemple, pour diviser
par
, on écrit :