Les frères Banu-Musâ furent les premiers scientifiques arabes à étudier les textes grecs, en particulier ceux d'Archimède. Leur livre le plus anciennement connu en occident, grâce à sa traduction par Gérard de Crémone au 12e siècle, est intitulé «Livre de la mesure des figures planes et sphériques». Du point de vue des résultats, ce livre n'apporte rien de fondamental par rapport à Archimède. En revanche, les auteurs y amorcent un saut conceptuel crucial, en évoluant vers une notion de nombre plus générale. Par exemple est considéré comme la quantité qui multipliée par le diamètre d'un cercle donne sa circonférence. Ceci donne un même statut à , au diamètre et à la circonférence, au lieu de considérer comme les Grecs que (un rapport) est de nature différente des deux autres quantités (qui sont des longueurs).
Entre autres réalisations remarquables, les frères Banu-Musâ ont écrit en 850 un «Livre des dispositifs ingénieux», dans lequel ils donnent les plans d'une centaine de dispositifs mécaniques et leurs instructions d'utilisation : manivelle, valve, soupape, masque à gaz, pompe, robinet, bouilloire, fontaine automatique, etc. Un de leurs chefs-d'uvre est un orgue hydraulique entièrement automatique, qui fonctionnait avec des rouleaux à picots : un principe encore utilisé de nos jours. Une autre de leurs inventions musicales, la flûte automatique, est considérée comme la première machine programmable.