Les fonctions et les applications sont des correspondances entre
ensembles. Pour définir une fonction ,
il faut d'abord un ensemble de départ (la source)
et un ensemble d'arrivée (le but). Il faut ensuite
un sous-ensemble du produit cartésien de ,
c'est-à-dire un ensemble de couples où et .
L'ensemble s'appelle le graphe de
la fonction. La règle de base est qu'un élément de
ne peut pas correspondre à deux éléments de . Ceci s'écrit :
La donnée de l'ensemble de départ, de l'ensemble d'arrivée
et du graphe définit la fonction . Si
, on dit
que est l'image de : . La notation
standard pour une fonction est la suivante.
Elle se lit «fonction de vers qui à associe
».
On utilise le plus souvent fonction et application comme
des synonymes. En toute rigueur une application est une fonction telle
que tout élément de l'ensemble de départ admet une image (et une
seule). Pour une fonction, le sous-ensemble de l'ensemble de départ
formé des éléments qui ont effectivement une image s'appelle le
domaine de définition.
Dans ce chapitre, nous nous limiterons aux applications.
Attention à la notation : elle ne signifie pas que
est inversée. C'est une convention pour désigner
un sous-ensemble de l'espace de départ. Un élément de tel
que s'appelle un antécédent de . D'après la
définition 3, l'ensemble des
antécédents de est
.
Soit
et
. Considérons l'application qui
à un nombre associe le reste de sa division euclidienne par 2 : 0
s'il est pair, 1 s'il est impair. Le graphe de cette application est :
Il est parfois commode de représenter un graphe par un ensemble de
flèches entre deux diagrammes de Venn (figure 2).
L'image de est le singleton . L'image réciproque de
est . L'image réciproque de est l'ensemble vide.
Figure 2:
Représentation graphique d'une application de
vers .
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Soient , , et trois ensembles, une application de
vers et une application de vers . On définit la
composée de par , notée , comme
l'application de vers qui à associe
. Attention à l'ordre des applications dans
l'écriture : c'est l'ordre
inverse des flèches dans le schéma ci-dessous.
Définition 4
Soient et deux ensembles
et une application de vers
. On dit que est :
- injective si tout élément de l'ensemble d'arrivée
possède au plus un antécédent dans l'ensemble de départ.
- surjective si tout élément de l'ensemble d'arrivée
possède au moins un antécédent dans l'ensemble de départ.
- bijective si tout élément de l'ensemble d'arrivée
possède exactement un antécédent dans l'ensemble de départ.
Une application bijective, ou bijection, est donc à la fois
injective et surjective (voir figure 3).
Figure 3:
Représentations graphiques d'une injection, d'une
surjection et d'une bijection.
|
Voici comment les applications injectives, surjectives et bijectives
se comportent
vis-à-vis de la composition. La démonstration de cette assertion
est laissée au lecteur à titre d'exercice.
Proposition 3
Soient , , et trois ensembles,
une application de
vers et une application de vers .
- Si et sont injectives alors est injective.
- Si et sont surjectives alors est surjective.
- Si et sont bijectives alors est bijective.
- Si est injective alors est injective.
- Si est surjective alors est surjective.
Si une application de vers est bijective, tout
élément de a un antécédent et un seul. On peut alors définir
l'application réciproque de , notée :
Si est bijective, la composée de par son application
réciproque est l'application qui à
associe , de vers . On l'appelle application
identique, ou identité.
Les notations pour l'application réciproque et pour
l'image réciproque d'une partie de l'ensemble d'arrivée
sont liées par la relation :
On prendra garde au fait que si l'image réciproque
d'une partie est définie pour toute application,
l'application réciproque, quant à elle, n'est définie
que pour une application bijective.
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