Dans toute cette partie, triangle signifie triangle non aplati (sauf mention explicite du contraire). On note ,
,
les longueurs des côtés d'un triangle
et
,
,
les (mesures des) angles géométriques du triangle.
Un triangle est dit rectangle en
si l'angle
est droit ; le côté
est alors appelé hypoténuse.
Il est dit acutangle si ses trois angles sont aigus, isocèle en si les côtés
et
ont même longueur, équilatéral si ses trois côtés ont même longueur.
Dans tout triangle , on a :
En particulier, un triangle est rectangle en
si et seulement si
(théorème de Pythagore).
Démonstration : Par la relation de Chasles :
Démonstration : L'égalité
(où on a identifié l'angle plat et sa mesure
) découle de la relation de Chasles pour les angles orientés et des relations
et
.
Les égalités
et
montrent que les sinus de ces trois angles orientés ont le même signe. Il en résulte que la somme des mesures des angles géométriques
,
,
du triangle est égale à
.
Le réel
est l'aire algébrique du triangle orienté
. Sa valeur absolue est l'aire géométrique de ce triangle et s'écrit aussi
.
Elle est aussi égale au demi-produit de la longueur d'un des côtés par la longueur de la hauteur correspondante (distance de la droite portant ce côté au sommet opposé).
Médiatrices, cercle circonscrit
Démonstration : Les médiatrices de deux côtés sont sécantes, sinon ces côtés seraient parallèles et le triangle aplati. Leur point d'intersection est équidistant des trois sommets du triangle et appartient donc à la troisième médiatrice.
Hauteurs, orthocentre
Démonstration : Les parallèles aux côtés menées par les sommets opposés déterminent un triangle . Les hauteurs du triangle initial
sont les médiatrices du triangle
: elles sont donc concourantes.
Bissectrices, cercles inscrit et exinscrits
La proposition suivante justifie cette terminologie :
Démonstration : Soit
le barycentre du système pondéré
,
. Le point
appartient au segment
et les aires algébriques
et
des triangles
et
vérifient
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|
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La démonstration est analogue pour le point .
Il y a donc exactement quatre points équidistants des trois côtés d'un triangle ; chacun de ces points est intersection de trois bissectrices et centre d'un cercle tangent aux trois côtés.
Démonstration : Il suffit de vérifier que le point
appartient aux trois bissectrices intérieures du triangle. Ce point est intérieur au triangle. Les points de coordonnées barycentriques respectives
,
,
sont extérieurs au triangle et appartiennent tous à deux bissectrices extérieures et une bissectrice intérieure. Ils sont ainsi équidistants des trois droites portant les côtés du triangle.
Cercles
Représentation paramétrique, équation
Dans le plan rapporté à un repère orthonormé
, le cercle de centre
et de rayon
admet la représentation paramétrique :
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Intersection d'une droite et d'un cercle, tangentes
Si , l'unique point d'intersection de
et de
est le projeté orthogonal
de
sur
. On dit alors que
est tangente à
en
. La tangente à un cercle de centre
en un point
de ce cercle est donc la perpendiculaire menée par
au rayon
.
Cette définition de la tangente, particulière au cercle, coïncide avec la définition usuelle de la tangente à une courbe paramétrée comme position limite d'une sécante, comme on le vérifie immédiatement en partant de la représentation paramétrique.
Positions relatives de deux cercles
Puissance d'un point par rapport à un cercle
Ce nombre permet de situer le point par rapport au cercle. Plus précisément :
Expression analytique. Le plan étant rapporté à un repère orthonormé, la puissance du point par rapport au cercle
d'équation
est
.
Axe radical de deux cercles
Cette droite est alors appelée axe radical des deux cercles.
Dans le cas où les cercles sont sécants, leur axe radical est la droite passant par les deux points d'intersection de ces cercles. Dans le cas où ils sont tangents, leur axe radical est leur tangente commune.
Faisceaux linéaires de cercles
On a supposé ici les équations normalisées (les coefficients de et
égaux à 1). L'équation
est alors l'équation de l'axe radical de deux quelconques des cercles du faisceau.
Théorème de l'angle inscrit, cocyclicité
Soient ,
et
trois points distincts d'un cercle de centre
,
la tangente en
à ce cercle. Alors on a les égalités d'angles orientés de vecteurs :
L'angle
est un angle orienté de vecteurs, et les angles
et
des angles orientés de droites ; mais
(resp.
) est alors aussi un angle orienté de vecteurs (dont la mesure, en supposant le plan orienté, est définie modulo
).
Démonstration : Soit (resp.
) la réflexion d'axe la médiatrice
de
(resp. la médiatrice
de
). La composée
est une rotation de centre
(puisque
et
se coupent en
) qui transforme
en
. Son angle est donc
; mais c'est aussi
d'après la proposition 24, qui est égal à
, puisque
est orthogonale à
et
à
.
De même, si est la réflexion d'axe la médiatrice
de
et
la réflexion d'axe
, la composée
est la rotation de centre
transformant
en
, i.e. la rotation de centre
et d'angle
, d'où
, puisque les droites
et
sont respectivement orthogonales à
et
.
Remarque : l'égalité impliquant la tangente peut être vue comme le cas limite de l'égalité précédente quand le point tend vers le point
.
Plus précisément, ils sont alignés si et seulement si ces deux angles de droites sont nuls (ce qui revient à dire que les angles de vecteurs
et
sont nuls ou plats), cocycliques si ces angles sont égaux mais non nuls.
Démonstration : Le cas des points alignés est trivial.
Si les quatre points sont cocycliques et si est le centre du cercle les contenant, le théorème de l'angle inscrit nous dit que
(égalité d'angles orientés de vecteurs). Il en résulte que
(égalité d'angles orientés de droites).
Réciproquement, si
n'est pas l'angle nul, les triangles
et
ne sont pas aplatis. Soient alors
et
les cercles circonscrits à ces triangles,
et
les tangentes en
à ces cercles. Il résulte de la proposition 79 que
. Les deux cercles
et
ont même tangente en
et passent par les deux points
et
: ils sont donc confondus et les points
,
,
et
sont cocycliques.