Définition
Exemples :
Démonstration : Si tout barycentre de points de affectés de coefficients tous positifs appartient à , pour tout couple de points de le segment est inclus dans puisque ce segment est l'ensemble des barycentres de et affectés de coefficients tous deux positifs. est donc convexe.
Réciproquement, si est convexe, on démontre par récurrence sur que tout barycentre de points de affectés de coefficients tous positifs appartient à : la propriété est vraie pour par hypothèse ; si elle est vraie pour et si sont points de affectés des coefficients tous positifs , le barycentre de ce système de points pondérés est barycentre du système où est le barycentre du système ; appartient à par l'hypothèse de récurrence et appartient au segment qui est inclus dans car est convexe.
Démonstration : Soit une famille quelconque de convexes et . Pour tout couple de points de et tout , et appartiennent à , donc le segment est inclus dans . Il en résulte que est inclus dans .
Remarque : une intersection de convexes peut être vide, mais avec la définition que nous avons choisie l'ensemble vide est convexe.
Enveloppe convexe
Cette stabilité par intersection permet, comme dans le cas des sous-espaces affines, de poser la définition suivante :
Démonstration : Soit une partie non vide d'un espace affine et la famille de tous les convexes de contenant . L'enveloppe convexe de est convexe comme intersection de convexes et contient . Tout convexe contenant appartient à et contient donc , ce qui montre que est le plus petit convexe de contenant .
Soit l'ensemble de tous les barycentres de points de affectés de coefficients tous positifs. Tout point de est barycentre de la famille à un élément et appartient donc à . Par ailleurs, est convexe par associativité du barycentre. Il en résulte que est inclus dans .
Soit un convexe contenant . Tout point de est barycentre à coefficients tous positifs de points de , donc appartient à . Il en résulte que est inclus dans pour tout , et est donc inclus dans , d'où .
Exemples : l'enveloppe convexe de deux points et est le segment ; l'enveloppe convexe de 3 points , , du plan est le triangle plein .
Demi-espaces, régionnement
L'exemple des demi-droites n'est qu'un cas particulier d'un exemple fondamental de convexes : les demi-espaces. Si est un espace affine de dimension et un hyperplan affine, sépare l'espace en deux, comme le montre la proposition suivante :
Ces classes sont appelés demi-espaces ouverts délimités par . Les demi-espaces fermés sont obtenus en prenant leurs réunions avec . Si deux points et sont en relation par , on dit que et sont du même côté de .
Démonstration : Soit un repère cartésien de dont l'origine appartient à et les vecteurs appartiennent à l'hyperplan vectoriel . L'hyperplan admet comme équation cartésienne dans ce repère. Soient et deux points de n'appartenant pas à , de coordonnées respectives et dans ce repère. On a donc . Tout point du segment s'écrit pour un . Ce point appartient à si et seulement si , soit encore . Cette équation en admet une solution dans si et seulement si et sont de signes opposés. Le segment rencontre donc si et seulement si . Autrement dit, si et seulement si et sont de même signe. Il en résulte immédiatement que la relation est une relation d'équivalence sur et que les deux classes d'équivalence pour sont et .
Si est une équation cartésienne de , ces demi-espaces sont définis par les inéquations et .
Polyèdres convexes
Dans le plan, on retrouve la notion usuelle de polygone convexe plein. Dans l'espace de dimension 3, un polyèdre est un solide convexe d'intérieur non vide (s'il n'est pas contenu dans un plan). On remarque que cette définition exclut le cas des dièdres ou des trièdres, qui sont intersection de deux ou trois demi-espaces fermés mais ne sont pas bornés.
On aurait pu donner une autre définition d'un polyèdre convexe, comme le montre la proposition suivante, que nous ne démontrerons pas :
Il résulte immédiatement de la définition que toute intersection d'un polyèdre convexe et d'un sous-espace affine est vide ou est un polyèdre convexe (un sous-espace affine peut s'écrire comme intersection d'un nombre fini d'hyperplans affines et un hyperplan affine est l'intersection des deux demi-espaces fermés qu'il limite). De même toute intersection d'un nombre fini de polyèdres convexes est vide ou est un polyèdre convexe.
Un exemple de polyèdre convexe en dimension quelconque est le -simplexe
Polyèdres dans l'espace de dimension 3
Pour tout polyèdre convexe d'intérieur non vide de l'espace de dimension 3, il existe une écriture minimale (au sens du nombre de termes) de comme intersection de demi-espaces fermés. Cette écriture est unique à l'ordre près. L'intersection de avec chacun des plans est un polygone convexe plein d'intérieur non vide dans . Ces polygones sont appelés faces du polyèdre. Les côtés de ces polygones sont appelés arêtes du polyèdre et leurs sommets sommets du polyèdre.
Pour tout polyèdre convexe de l'espace de dimension 3, on a :
Nous ne démontrerons pas ces deux théorèmes (voir néanmoins la section 3.6 dans la partie Compléments), pas plus que la proposition suivante.
Un tétraèdre possède 4 sommets, 4 faces et 6 arêtes. Ses faces sont des triangles. Si ces triangles sont tous équilatéraux, le tétraèdre est dit régulier. Un tétraèdre est donc régulier si et seulement si toutes ses arêtes ont même longueur (cette définition, comme d'autres qui suivront, suppose l'espace affine muni d'une structure euclidienne).
Un parallélépipède a 8 sommets, 6 faces et 12 arêtes. Ses faces sont des parallélogrammes. Les sommets du parallélépipède construit sur un repère cartésien sont les points de coordonnées toutes égales à 0 ou 1 dans ce repère, ses faces sont portées par les plans d'équations , , , , , .
Un parallélépipède dont les faces sont des rectangles est appelé parallélépipède rectangle.
Un cube est un parallélépipède dont les faces sont des carrés.
Une pyramide est l'enveloppe convexe d'un polygone plan convexe non aplati, appelé base de la pyramide, et d'un point (le sommet de la pyramide) n'appartenant pas au plan de ce polygone.
Une pyramide dont la base a sommets a faces, arêtes et sommets. Un tétraèdre est une pyramide ayant pour base un triangle.
Une pyramide régulière est une pyramide dont la base est un polygone régulier convexe et dont le sommet appartient à la droite perpendiculaire à la base menée par le centre de ce polygone.
Un prisme est l'enveloppe convexe de deux polygones plans convexes, appelés bases du prisme, déduits l'un de l'autre par une translation de vecteur n'appartenant pas à la direction commune de leurs plans. Le prisme est dit droit si le vecteur de la translation est orthogonal aux plans des bases.
Un prisme dont les bases ont chacune sommets a faces, arêtes et sommets. Toutes les faces d'un prisme autres que les bases sont des parallélogrammes. Si le prisme est droit, ces faces sont des rectangles. Un parallélépipède est un prisme ayant pour base un parallélogramme.