On a vu à l'exercice 32 qu'étant donné deux triplets
et
de droites distinctes et concourantes d'un même plan affine, il existait toujours une transformation affine de ce plan transformant
en
,
en
et
en
. Du point de vue de la géométrie affine, tous les triplets de droites distinctes et concourantes sont donc équivalents (de même que tous les triangles non aplatis le sont, puisque, étant donné deux triangles non aplatis
et
, il existe toujours une transformation affine du plan et une seule transformant
en
,
en
et
en
).
Il n'en va plus de même si on considère des quadruplets de droites concourantes. On peut en effet associer à tout tel quadruplet un nombre, appelé birapport ou rapport anharmonique des quatre droites, qui est invariant par toute transformation affine.
On commence par définir le birapport de quatre points distincts alignés
,
,
,
comme le réel
Soit maintenant, dans un plan affine , quatre droites distinctes concourantes en un même point
et coupant deux droites
et
en des points
,
,
,
et
,
,
,
. Orientons
et munissons-le d'un produit scalaire. Soit alors
le projeté orthogonal de
sur
et
un vecteur directeur unitaire de
tel que le système
soit direct. On a alors, en prenant les déterminants dans une base orthonormée directe :
![]() |
![]() |
|
![]() |
||
![]() |
||
![]() |
||
![]() |
||
![]() |
Il en résulte que
Mais
, où
(resp.
) vaut
si les points
et
(resp.
et
) sont du même côté de
,
sinon. En écrivant des formules analogues pour les autres termes, on en déduit que
. Ce nombre ne dépend donc pas de la sécante
. On l'appelle birapport des quatre droites
,
,
,
. Comme toute transformation affine conserve les rapports de mesures algébriques pour des points alignés, elle conserve a fortiori le birapport.