Soit un espace affine, un sous-espace affine de et un sous-espace vectoriel de supplémentaire de . Il résulte de la proposition 9 que, pour tout point de , l'intersection de et du sous-espace affine de direction passant par est constituée d'un point et d'un seul (ce point est l'unique point de vérifiant ). On peut donc définir une application de dans lui-même par . Cette application est appelée projection sur parallèlement à ou dans la direction .
Soit alors le symétrique de par rapport à : on a donc . L'application de dans lui-même qui à associe est appelée symétrie par rapport à parallèlement à ou dans la direction .
Plus généralement, pour tout réel , on définit l'affinité de base , de direction et de rapport comme l'application qui au point associe le point défini par . La projection et la symétrie sont donc des cas particuliers d'affinités correspondant respectivement à et .
Remarques :
Rappels d'algèbre linéaire : projections et symétries vectorielles.
Soit un espace vectoriel de dimension finie et et deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de . Tout vecteur de s'écrit de manière unique sous la forme , avec (). Les deux applications et de dans lui-même définies par () sont linéaires et vérifient les relations :
Les deux applications et de
dans lui-même définies par
,
sont appelées symétrie par rapport à
(resp.
) de direction (ou parallèlement à)
(resp.
).
Elles sont linéaires, bijectives et vérifient les relations :
Réciproquement, si est une application linéaire de
dans lui-même vérifiant
, les deux sous-espaces vectoriels
et
de
sont supplémentaires et est la projection sur
parallèlement à
.
De même, si est une application linéaire de
dans lui-même vérifiant
(on dit que est involutive), admet exactement les deux valeurs propres +1 et -1 (sauf si
, auquel cas elle n'admet qu'une valeur propre), et les noyaux des applications linéaires
et
(i.e. les sous-espaces propres de correspondant à ces deux valeurs propres) sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de
; est alors la symétrie par rapport au premier parallèlement au second.
Démonstration : Soient et deux points quelconques de , et leurs projetés sur dans la direction , et leurs symétriques par rapport à dans la direction . Par la relation de Chasles, on a . Mais le vecteur appartient à et le vecteur appartient à comme somme de deux vecteurs de . On a donc par définition de la projection vectorielle , ce qui montre que est affine de partie linéaire .
De même l'égalité
La démonstration pour l'affinité est analogue.
Une projection, étant affine, conserve les rapports de mesures algébriques sur une même droite. La partie directe du théorème de Thalès ne fait que traduire cette propriété :
Soient , , trois droites parallèles distinctes d'un plan affine coupant deux droites et respectivement en , , et , , . Alors
Réciproquement, soient , , trois droites distinctes d'un plan affine coupant deux droites et respectivement en , , et , , . On suppose et parallèles, et distincts et
Démonstration : La partie directe du théorème résulte immédiatement du caractère affine de la projection sur dans la direction commune des droites , , : si est un vecteur directeur de et si les mesures algébriques sur sont définies à partir de ce vecteur, les relations , impliquent , . En définissant les mesures algébriques sur en prenant comme vecteur directeur (ce vecteur n'est pas nul, et on rappelle que les rapports de mesures algébriques sur une droite ne dépendent pas du choix du vecteur directeur), la relation en résulte immédiatement.
Réciproquement, supposons la relation vérifiée. La parallèle à menée par coupe la droite en un point qui vérifie par la partie directe du théorème. Il en résulte , d'où et , ce qui montre que est parallèle à .
La partie directe du théorème de Thalès ne faisant que traduire le caractère affine des projections, on peut énoncer un théorème analogue en toute dimension, en particulier dans l'espace de dimension 3 :
Mais le théorème de Thalès dans l'espace n'admet pas de réciproque analogue à celle du théorème de Thalès dans le plan : si on suppose les plans et parallèles et la relation vérifiée, on ne peut en déduire que est parallèle à et . On a cependant :
Démonstration : Si les droites et sont parallèles, les droites et sont coplanaires et est parallèle à et par le théorème de Thalès dans le plan.
Sinon, soient , , les plans passant respectivement par , , de direction le plan vectoriel engendré par les vecteurs et . Ces trois plans sont parallèles et la droite (resp. ) est incluse dans (resp. ) de sorte que (resp. ) coupe en (resp. ). Le plan coupe en un point qui vérifie d'après le théorème direct. Il en résulte , d'où . La droite est donc incluse dans .