Soit
une application d'un domaine
de
dans
, continûment différentiable sur . Les trois dérivées
partielles
,
et
sont encore des applications de dans
. Si elles-mêmes
sont continûment différentiables, on dit que est
«deux fois continûment différentiable». Leurs dérivées
partielles, au nombre de , sont les dérivées partielles
secondes de . Nous admettrons que le résultat ne dépend pas de
l'ordre dans lequel on effectue les dérivations ; c'est le
théorème de Schwarz.
Théorème 4Soit une application deux fois continûment différentiable sur un
domaine ouvert de
, à valeurs dans
. Pour tout
, on a :
La notation pour la dérivée partielle seconde par rapport à
et est
.
Leur matrice est la matrice hessienne de
, qui est symétrique d'après le théorème de Schwarz.
Ainsi, pour une application de
dans
, la matrice
hessienne a lignes et colonnes.
Reprenons l'exemple de la surface d'un parallélépipède
en fonction de ses trois dimensions.
La matrice hessienne s'obtient en dérivant chacune des dérivées
partielles d'ordre , par rapport aux trois variables.
Si les dérivées partielles secondes sont elles-mêmes
différentiables, on peut définir les dérivées partielles
troisièmes, et en itérant le procédé, des dérivées
partielles de tous ordres.
Les équations aux dérivées partielles, qui sont aux fonctions
à plusieurs variables ce que les équations différentielles sont
aux fonctions d'une variable, sont omniprésentes en physique. Elles
relient en général entre elles les dérivées partielles d'ordre
et , et font intervenir des combinaisons de dérivées
partielles comme le gradient, la divergence, le rotationnel, ou le
laplacien.
Définition 7
Soit
une application deux fois
continûment différentiable
de
dans
. On appelle :
Gradient de le vecteur, noté :
Laplacien de le réel, noté :
Soit
une application deux fois
continûment différentiable
de
dans
. On appelle :
Rotationnel de le vecteur, noté
:
Divergence de le réel, noté
:
Le lecteur vérifiera les relations classiques suivantes, à partir
des définitions précédentes
et du théorème de Schwarz 4.
div
divrot rot
À titre d'exemple, voici la plus célèbre des équations aux
dérivées partielles, l'équation de la chaleur. Considérons un
corps homogène dans l'espace, et notons
la température
au temps du point de coordonnées . Des considérations
physiques amènent à montrer que l'application doit être
solution de l'équation aux dérivées partielles suivante :
où est la conductivité thermique, la masse
volumique et la chaleur spécifique.
L'application suivante porte le nom de «noyau de la chaleur» car elle
est solution de l'équation de la chaleur, ce que nous allons
vérifier.
où est une constante.
Les dérivées partielles par rapport à et s'obtiennent en
permutant les variables, qui jouent des rôles symétriques. On
obtient :
Pour
, est donc une solution
particulière de l'équation de la chaleur.