Un homme d'un mérite supérieur, M. Pierre-Alphonse Laurent, a été enlevé, par une mort prématurée, à sa patrie qu'il servait avec ardeur, à la science qu'il enrichissait de ses découvertes. Dès l'année 1843, il composait, sur le calcul des variations, un Mémoire que l'Académie a jugé digne d'être approuvé par elle, et inséré dans le Recueil des Savants étrangers ; la même année, au mois d'août, M. Laurent présentait à l'Académie un second Mémoire qu'il intitulait modestement : Extension d'un théorème de M. Cauchy. Mais comme il est dit dans le rapport, cette extension constitue un nouveau théorème, digne de remarque, qui peut être utilement employé dans les recherches de haute analyse. Aussi l'Académie a-t-elle adopté les conclusions du Rapport qui signalait ce nouveau Mémoire comme très-digne d'être approuvé par elle et inséré encore dans le Recueil des Savants étrangers. Depuis ce moment, M. Laurent, travailleur infatigable, a su, par de constants efforts, conserver dans l'estime des savants le rang si honorable où ses premiers travaux l'avaient placé, et chaque année il a fait parvenir à l'Académie un très-grand nombre de Mémoires sur l'analyse, sur la physique mathématique et particulièrement sur la théorie de la lumière. Enfin, deux importants mémoires du même auteur, présentés, au nom de sa veuve, à l'Académie par M. le Maréchal Vaillant, ne peuvent qu'augmenter les regrets des amis de la science, en leur faisant voir tout ce qu'on devat encore attendre d'un savant distingué, dont la vie a certainement été abrégée par ses nombreuses veilles.