La théorie de la dimension, qui est
traitée dans un autre chapitre, est supposée connue. Nous
rappelons ici quelques uns des principaux résultats.
Définition 7
Soit un espace vectoriel contenant des vecteurs non nuls.
On dit que est finiment
engendré s'il est engendré par une famille finie de vecteurs.
Soit
un -uplet de vecteurs de . On dit que
est une base de si c'est à la fois une
famille génératrice et libre.
Le résultat le plus important est le théorème suivant.
Théorème 4
Dans un espace vectoriel contenant des vecteurs non nuls,
finiment engendré, il existe des bases et
toutes les bases ont le même nombre d'éléments.
Ceci permet d'appeler dimension de l'espace, le cardinal commun
de toutes les bases. On convient de dire que l'espace contenant
uniquement le vecteur nul, est de dimension 0.
Les coordonnées d'un vecteur sont définies grâce au
résultat suivant.
Les réels
sont les
coordonnées de dans la base
.
Considérons par exemple l'espace vectoriel des polynômes de
degrés inférieurs ou égaux à 3. C'est un espace vectoriel de
dimension 4, dont la base la plus naturelle (base canonique) est :
Dans cette base, les coordonnées du polynôme sont
. Considérons maintenant une nouvelle famille.
C'est une famille de polynômes de degrés distincts, donc par la
proposition 5, c'est une famille libre. Dans un espace
de dimension , une famille libre de éléments est
forcément génératrice : c'est une base. Le polynôme
s'écrit de façon unique comme combinaison
linéaire des éléments de
cette nouvelle base :
Les coordonnées de dans la nouvelle base sont donc
.
Dans un espace vectoriel de dimension finie, tout sous-espace est
lui-même de dimension finie, inférieure ou égale à celle de
l'espace.
Le théorème de la base incomplète dit que dans un espace
vectoriel de dimension finie, toute famille libre peut être
complétée en une base de l'espace. On en déduit immédiatement
l'existence de supplémentaires.
Démonstration : Soit
une base de . Le théorème de la base
incomplète affirme qu'il existe des vecteurs
tels que :
soit une base de . Soit l'espace engendré par
. Tout vecteur de s'écrit :
La première somme est un vecteur de , la seconde un vecteur de
, donc . Il reste à vérifier que l'intersection est
réduite au seul vecteur nul. Si
alors nécessairement tous les coefficients et
sont nuls, car
est une famille
libre. D'où le résultat. La proposition suivante relie la dimension d'une somme de sous-espaces
vectoriels à celles des composants.
Proposition 7
Soit un espace vectoriel, et deux sous-espaces vectoriels,
de dimensions finies.
Démonstration : Choisissons un supplémentaire de dans . La
somme de et est directe, car
. Donc :
Or
dimdimdim. Donc :
© UJF Grenoble, 2011
Mentions légales