Nous présentons ici la version la plus simple d'un théorème
général d'existence et d'unicité des solutions d'une équation
différentielle.
Toute équation différentielle peut se ramener à une
équation d'ordre , homogène en temps, quitte à accepter une
augmentation de la dimension. De plus pour une telle
équation, on peut toujours ramener l'origine du temps en 0. Il est donc
naturel de considérer le problème différentiel avec condition
initiale suivant, dit «problème de Cauchy» :
|
(10) |
Dans ce problème, la fonction est une fonction de
dans
,
la condition initiale est un point de
. Une solution au
problème (10) est une fonction
dérivable de
dans
, vérifiant (10) pour tout
.
Théorème 7
Supposons que la fonction soit continûment différentiable, et que ses
dérivées partielles soient bornées par une constante :
Alors il existe une solution unique au problème de Cauchy
(
10)
, définie sur
.
Démonstration : Au niveau de ce cours, nous ne pouvons pas faire mieux que donner un
bref aperçu des idées qui permettent de démontrer ce
résultat.
Pour montrer que le problème de Cauchy (10) admet une
solution unique définie sur tout
, il suffit de montrer que
pour tout , il admet une solution unique définie sur .
Considérons l'espace des fonctions continues de dans
,
.
C'est un espace vectoriel normé complet (espace de Banach).
Définissons dans cet espace l'opérateur qui à une fonction
continue associe la fonction définie par :
Observons que est solution du problème de Cauchy
(10) sur si et
seulement si . Nous cherchons donc un point fixe de l'opérateur
dans
. La démonstration consiste à prouver
que si est une fonction quelconque, alors la suite des itérés
successifs
converge vers la solution désirée. On utilise pour cela le
théorème du point fixe.
On pourrait penser au vu de ce qui précède que
calculer la suite des itérés
constitue
une méthode de calcul approché de la solution . Malheureusement, le
calcul de
implique le calcul de intégrales
successives, entraînant des erreurs d'approximations qui se cumulent.
Cette méthode n'est donc pas utilisée en pratique.
Exemple : Explicitons le calcul des itérés
dans un cas particulier :
L'opérateur s'écrit :
Pour
, on obtient
,
et par récurrence :
qui converge bien vers la solution
.
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