Nous allons traduire sur les développements limités les
opérations habituelles sur les fonctions (somme, produit,
composition, dérivation, intégration). Ces résultats permettent
de calculer les développements limités de toutes les fonctions que
vous rencontrerez, à condition de connaître un petit nombre de
développements, ceux des fonctions les plus courantes.
Théorème 4Soient un entier et un intervalle ouvert contenant 0.
Soient et deux fonctions définies sur ,
admettant chacune un développement limité d'ordre en
0.
et
somme : admet un développement limité en 0,
dont le polynôme de Taylor est la somme de ceux de et .
produit : admet un développement limité en 0,
dont le polynôme de Taylor est constitué des termes de degrés
inférieurs ou égaux à dans le produit .
composition : si , alors
admet un développement limité en 0,
dont le polynôme de Taylor est constitué des termes de degrés
inférieurs ou égaux à dans le polynôme composé
.
Démonstration : Rappelons que si et sont deux fonctions négligeables devant
, alors leur somme, ainsi que leurs produits par des
fonctions bornées sont encore négligeables devant . En
particulier :
Pour le produit, il suffit
d'écrire :
Si on note le polynôme formé des termes de degré au plus
dans , alors
. On a bien :
Le raisonnement est analogue pour la composition. Par exemple, avec
et
on obtient :
En règle générale, il faut toujours commencer
un calcul avec des développement limités qui soient tous au moins
de l'ordre final souhaité, quitte à ne pas calculer en cours de route
les termes négligeables. Il peut être nécessaire de partir
d'un ordre supérieur à l'ordre souhaité,
nous en verrons des exemples.
Théorème 5Soient un entier et un intervalle ouvert contenant 0.
Soit une fonction fois dérivable sur , dont la
dérivée -ième en 0 existe. Soit son polynôme de
Taylor d'ordre , et le reste.
dérivation : la dérivée
admet un développement limité d'ordre en 0,
dont le polynôme de Taylor est la dérivée de celui de .
intégration : toute primitive de admet un
développement limité d'ordre en 0, dont le polynôme de
Taylor est une primitive de celui de .
Par exemple, si
, et est une primitive de
, alors :
et
Démonstration : Pour la dérivation, c'est une observation que nous avons déjà
utilisée dans la démonstration du théorème de Taylor-Young
(théorème 2). L'intégration est la même
observation, appliquée à la primitive. Dans la section suivante, nous mettrons en pratique ces résultats
pour calculer les développements limités des fonctions usuelles.