On a vu à la section 1.1 que toute conique admettait, dans un certain repère orthonormal, une équation polynomiale du second degré. Cette propriété ne dépend en fait pas du repère : si une courbe admet, dans un certain repère cartésien du plan (non nécessairement orthonormé) une équation du second degré, alors elle admet, dans tout repère cartésien du plan, orthonormé ou pas, une équation du second degré.
Soit en effet , avec non tous nuls, l'équation d'une telle courbe dans un certain repère cartésien et soit un autre repère cartésien du plan. Notons (resp.) le vecteur colonne des coordonnées (resp. ) d'un point dans le repère (resp. ), la matrice , le vecteur colonne de composantes , la matrice de passage de la base à la base et le vecteur colonne des coordonnées de dans le repère .
L'équation de dans le repère s'écrit alors . Mais les coordonnées de dans le repère sont données par . Il en résulte que l'équation de dans le repère s'écrit , soit encore , où , , . Cette équation est encore polynomiale du second degré en .
Le but de cette section est de montrer que, réciproquement, toute courbe plane admettant une équation du second degré est une conique (éventuellement dégénérée) et de ramener son équation, par un changement de repère approprié, à une des formes canoniques obtenues à la section 1.1.
On considère donc dans toute cette section une courbe plane (éventuellement vide ou réduite à un point) admettant, dans un certain repère orthonormal du plan, une équation du second degré, de la forme :
En introduisant comme précédemment la matrice et les matrices colonnes et , l'équation de dans le repère s'écrit
Premier cas : .
Dans ce cas, et sont de même signe ; on peut donc, quitte à multiplier l'équation par -1, les supposer tous deux positifs et poser , pour des réels positifs et . L'équation de dans le repère s'écrit alors
Soit le point de coordonnées dans le repère , le repère et les coordonnées dans d'un point de coordonnées dans , de sorte que , . L'équation de dans s'écrit donc
Trois cas se présentent :
On dit, dans tous ces cas, que est du genre ellipse.
Deuxième cas : .
Les deux réels et sont de signes contraires ; on peut donc, quitte à multiplier l'équation par -1, supposer et et poser , pour des réels positifs et . L'équation de dans le repère s'écrit alors
Soit le point de coordonnées dans le repère , le repère et les coordonnées dans d'un point de coordonnées dans , de sorte que , . L'équation de dans s'écrit donc
Trois cas se présentent :
On dit, dans tous ces cas, que est du genre hyperbole.
Troisième cas : .
On a alors , mais un seul des deux nombres et est nul, sinon la matrice serait nulle et l'équation de ne serait plus du second degré. On peut donc supposer , . L'équation de dans le repère s'écrit , soit encore
Quatre cas se présentent :
On dit, dans tous ces cas, que est du genre parabole.
En résumé, on voit que toute courbe admettant une équation polynomiale du second degré est soit une conique ou un cercle, soit vide ou réduite à un point, soit réunion de deux droites, éventuellement confondues. Dans ce dernier cas, l'équation de se décompose en produit de deux équations du premier degré : on dit que la conique est dégénérée.
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Recherche d'un centre
En pratique, il est souvent intéressant de commencer par chercher si la conique possède un centre de symétrie et de déterminer, s'il existe, ce centre. Un point , de coordonnées dans , est centre de symétrie de si et seulement si l'équation de dans le repère ne comporte pas de termes du premier degré. Les coordonnées dans du point de coordonnées dans sont données par , . L'équation de dans s'écrit donc :
Cette situation se retrouve dans le cas particulier où l'une de ces deux équations n'est pas celle d'une droite :