Démonstration : Soit un point de la conique,
la symétrie orthogonale d'axe
,
. Le point
est fixe par
et la droite
globalement invariante par
. Une symétrie orthogonale conserve les distances et l'orthogonalité. Il en résulte que le projeté orthogonal de
sur
est l'image
du projeté orthogonal
de
sur
et que
,
. Le point
appartient donc à la conique.
Dans le cas particulier où , la parabole de directrice
et de foyer
est l'ensemble des points du plan équidistants de la droite
et du point
; on peut aussi décrire cet ensemble comme le lieu des centres des cercles tangents à
passant par
.
La figure GeoGebra illustre cette propriété. Vous pouvez déplacer le point sur la parabole.
Équations réduites
Nous allons chercher dans ce paragraphe un repère dans lequel l'équation de la conique soit la plus simple possible. Une telle équation sera appelée équation réduite de la conique.
La proposition 1 nous amène à travailler dans un repère orthonormal dont l'axe des est l'axe focal. Soit donc
un tel repère,
les coordonnées de
,
l'équation de
dans ce repère. L'équation
équivaut à
, soit encore :
Une symétrie centrale étant une isométrie, on en déduit (démonstration analogue à celle de la proposition 1) pour ces coniques l'existence d'un second couple foyer-directrice , symétrique du premier par rapport au point
(ou par rapport à l'axe
).
On est ensuite amené à séparer les cas et
:
Si
(cas de l'ellipse), l'axe
coupe la conique en deux points
et
, d'ordonnées
. On pose
, de sorte que
. L'équation de l'ellipse s'écrit alors :
L'ellipse est une courbe bornée : elle est tout entière contenue dans le rectangle de sommets de coordonnées
et est en particulier comprise entre ses deux directrices.
Si
(cas de l'hyperbole), l'axe
ne coupe pas la conique. On pose
. L'équation de l'hyperbole s'écrit alors :
Une parabole ou une ellipse sépare le plan en deux régions, définies par les inégalités et
. Une hyperbole sépare le plan en trois régions, dont deux correspondent à l'inégalité
et une (celle située en les deux branches) à l'inégalité
.
Remarque : on peut considérer le cercle d'équation
, de centre
et de rayon
, comme un cas limite d'ellipse, pour lequel
,
,
, les directrices étant repoussées à l'infini et les deux foyers confondus. Il n'est néanmoins pas possible de donner une définition du cercle par foyer et directrice dans le cadre du plan affine euclidien.
La figure GeoGebra illustre la variation de forme de la conique en fonction de son excentricité. Elle représente une ellipse, une parabole et une hyperbole ayant même foyer et même directrice
. Vous pouvez en déplaçant les curseurs faire varier l'excentricité de l'ellipse et de l'hyperbole.
Représentation paramétrique
Parabole
La parabole d'équation admet la représentation paramétrique :
![]() |
Ellipse : L'ellipse d'équation
admet la représentation paramétrique :
![]() |
Hyperbole : L'hyperbole d'équation
admet la représentation paramétrique :
![]() |
Elle admet aussi la représentation paramétrique :
![]() |
Elle admet également la représentation paramétrique rationnelle :
![]() |
On en déduit que l'hyperbole d'équation
admet deux asymptotes d'équations
et
. En effet, en utilisant par exemple la représentation paramétrique
,
de la branche de droite de l'hyperbole, on voit que, pour tout point
de l'hyperbole,
tend vers 0 quand
tend vers
et
tend vers 0 quand
tend vers
.
Équation polaire d'une conique de foyer l'origine
Les lois de Kepler (voir section 3.3) disent que les trajectoires des planètes sont approximativement des ellipses dont le soleil occupe un des foyers. La démonstration de ce résultat fait intervenir l'équation polaire d'une conique dont un des foyers est situé à l'origine du repère. C'est ce qui fait l'importance de la proposition suivante.
Démonstration : La droite d'équation normale
se déduit de la droite d'équation
(qui correspond au cas
) par la rotation de centre
et d'angle
. Il suffit donc de faire la démonstration dans le cas où
, le cas général se déduit en remplaçant l'angle polaire
d'un point
par
dans l'équation obtenue.
Les coordonnées cartésiennes de sont alors
,
et celles du projeté orthogonal
de
sur
. La relation
s'écrit alors
, soit en développant :
On trouve donc a priori deux courbes d'équations polaires
et
. Mais
, ce qui signifie que le point d'angle polaire
de la première courbe se confond avec le point de paramètre
de la première. Il suffit donc de garder la première équation.