Rappels : affinité orthogonale
Si on rapporte le plan à un repère orthonormé tel que le point appartienne à et que soit un vecteur directeur de , les coordonnées du point sont données par , , où sont les coordonnées de .
Une affinité orthogonale est une transformation affine. Elle conserve donc l'alignement, les milieux, le contact (ce qui signifie qu'elle transforme la tangente à une courbe en la tangente à la courbe image), et multiplie les aires par la valeur absolue du déterminant de sa partie linéaire, qui est ici le rapport de l'affinité. Elle laisse par ailleurs fixe tout point de sa base .
Elle est aussi l'image du cercle de centre et de rayon par l'affinité orthogonale de base et de rapport . Ce cercle est appelé cercle secondaire de l'ellipse.
Démonstration : Il suffit d'utiliser la représentation paramétrique , (resp. , ) du cercle principal (resp. secondaire) de l'ellipse.
Cette propriété permet de déduire un certain nombre de propriétés de l'ellipse de propriétés analogues pour le cercle.
Construction de l'ellipse par points et par tangentes
Pour construire à la règle et au compas un point de l'ellipse connaissant ses axes et ses cercles principal et secondaire, il suffit de tracer une demi-droite d'origine le centre de l'ellipse ; soit le point d'intersection de avec le cercle principal, le point d'intersection de avec le cercle secondaire ; la parallèle au grand axe mené par par et la parallèle au petit axe menée par se coupent un point de l'ellipse. Le paramètre de ce point dans la représentation paramétrique est une mesure de l'angle et est appelé anomalie excentrique du point .
Pour construire la tangente en à l'ellipse, il suffit de tracer la tangente au cercle principal en ; si elle coupe le grand axe en , la droite est tangente à l'ellipse en . On peut aussi construire le point d'intersection de la tangente en au cercle secondaire avec le petit axe ; les trois points , , sont alors alignés sur cette tangente.
Diamètres conjugués
On appelle corde d'une conique tout segment joignant deux points de et diamètre d'une conique à centre toute corde passant par le centre de cette conique.
Les diamètres et de sont dits conjugués.
Démonstration : Le parallélisme et les milieux sont conservés par toute affinité orthogonale. Il suffit donc de prendre l'image de par l'affinité orthogonale de base le grand axe qui transforme en son cercle principal et de démontrer la propriété pour . Mais la propriété est évidente dans le cas d'un cercle, puisque l'ensemble des milieux des cordes d'un cercle parallèles à une droite donnée est le diamètre du cercle orthogonal à cette droite.
On remarquera que deux diamètres conjugués d'une ellipse ne sont en général pas orthogonaux : en effet une affinité orthogonale ne conserve pas l'orthogonalité.
La figure GeoGebra représente un cercle et l'ellipse image de ce cercle par une affinité orthogonale. Vous pouvez faire varier le rapport de l'affinité et déplacer le point sur le cercle. Les deux diamètres orthogonaux de ce cercle sont transformés par l'affinité en deux diamètres conjugués de l'ellipse.
Aire de l'ellipse
Démonstration : Une affinité orthogonale de rapport multiplie les aires par . L'aire intérieure à l'ellipse est donc .
Remarque : il n'existe pas de formule simple pour la longueur de l'ellipse.
Construction de l'ellipse par le procédé dit de la bande de papier
Sur un segment de longueur (), on place un point tel que (et donc ). Quand et se déplacent respectivement sur deux axes orthogonaux et , le point décrit un quart d'ellipse.
Démonstration : Soit tel que le quadrilatère soit un parallélogramme et l'intersection de et (i.e. le projeté orthogonal de sur ). Les triangles rectangles et étant semblables, le point se déduit du point par l'affinité orthogonale de base et de rapport . Mais le point décrit un quart de cercle de centre et de rayon .
Projection orthogonale d'un cercle sur un plan
Démonstration : Si deux plans sont parallèles, le projeté orthogonal d'une figure sur l'un se déduit du projeté orthogonal de cette figure sur l'autre par une translation. Quitte à compléter par une translation, on peut donc supposer que le plan passe par le centre de .
Soit le plan de . Le cas où et sont parallèles est immédiat. Supposons donc et sécants. Soit un repère orthonormé de l'espace tel que soit un vecteur directeur de la droite d'intersection de et et un vecteur de . Soit un vecteur unitaire de orthogonal à ; est alors un repère orthonormé de . Le cercle admet dans ce repère la représentation paramétrique . Les composantes du vecteur dans la base sont (quitte à changer le sens de et ) . Il en résulte que a pour coordonnées et son projeté orthogonal sur pour coordonnées . Si et sont perpendiculaires, et parcourt un segment de longueur . Si , on reconnaît la représentation paramétrique d'une ellipse dont le grand axe est le diamètre de porté par et le petit axe a pour longueur .