Par exemple
et
est l'ensemble des entiers relatifs pairs.
L'objet de la section est un théorème d'énoncé très simple, et assez pratique.
Démonstration : Il y a deux choses à démontrer : que les ensembles
sont des
sous-groupes, et que tout sous-groupe est un ensemble
.
Commençons donc par vérifier (c'est très facile) que pour
fixé,
est un sous-groupe de
.
0 est multiple de
, donc
n'est pas vide.
Soit
et
deux éléments de
, c'est-à-dire deux
multiples de
. Il est clair que
est aussi un multiple de
, donc
appartient à
.
C'est fait. Pour les amateurs d'abstraction, on pouvait remarquer que
(le sous-groupe engendré par
),
ce qui est camouflé par la notation additive de
l'opération.
Soit maintenant un sous-groupe de
, montrons qu'il existe
un entier
tel que
. On distinguera deux cas.
Premier cas :
Si , on remarque que
et on a fini.
Second cas : Si
,
possède au moins un élément non nul
, donc au moins un élément strictement positif
(on prendra
ou
selon le signe de
). Si on introduit l'ensemble
,
est donc un ensemble d'entiers positifs non vide. Il possède un plus petit
élément
. On va montrer que
convient.
Il semble raisonnablement clair que
. (Hum,
est-ce si clair ou est-ce un petit moment de paresse du
rédacteur ? Le lecteur est invité à se forger
par lui-même une opinion sur cette épineuse question.)
Réciproquement soit un élément de
. Si on fait la division
euclidienne de
par
, soit
, on en déduit que
est aussi un élément de
. Comme
,
, et comme
la seule possibilité est que
. On en déduit donc que
.
Ceci prouve l'inclusion
.
On a donc montré que
.
On a donc montré, dans les deux cas, que est de la forme
.
En application de ce théorème, donnons de nouvelles et élégantes démonstrations des théorèmes 3 et 4 ; l'outil à la base reste la division euclidienne, mais il aura été utilisé une seule fois, dans la preuve du théorème qui précède, et on ne fait plus que d'assez simples manipulations ensemblistes.
Deuxième démonstration du théorème 3 :
Introduisons les sous-groupes de
que sont
et
.
Pour tout
,
est un multiple commun de
et
si et seulement si
est dans
. Or
, comme intersection de deux sous-groupes de
, est lui-même un sous-groupe de
(bon, d'accord, on n'a pas
mentionné ce résultat dans le cours sur les sous-groupes, mais on
aurait dû, et de toutes
façons c'est très facile).
Il existe donc un entier
tel que
(et il est clair que
, car
contient d'autres entiers que 0,
par exemple
). On a alors pour tout
les équivalences :
est un multiple commun de
et
si et seulement si
appartient à
si et seulement si
appartient à
si et seulement si
est un multiple de
.
L'unicité reste à prouver comme dans la preuve initiale.
Fin de la démonstration.
Troisième démonstration du théorème 4 :
Introduisons l'ensemble
défini par
.
On vérifie sans mal que est un sous-groupe de
. C'est si
facile, qu'on va le laisser au lecteur.
Il existe donc un entier
tel que
. De plus
n'est
manifestement pas réduit à
(il contient par exemple
,
et même
aussi
), donc
. Montrons que
convient.
On a remarqué que et
sont dans
. En d'autres termes,
ils sont tous deux multiples de
, ou, pour dire cela encore autrement,
est un diviseur commun de
et
.
Il est donc clair que tout diviseur de
est à son tour un diviseur commun de
et
.
Par ailleurs, est dans
, donc peut être mis sous forme
pour des entiers relatifs
et
. Si on part d'un diviseur commun
de
et
,
et
sont à leur
tour des multiples de
, donc aussi
, et
est donc bien un diviseur de
.
Là aussi, on renvoie à la preuve initiale pour l'unicité.
Fin de la démonstration.