...on prouve facilement que l'équation (7) ne saurait admettre de racines imaginaires, tant que les coefficients , , ; , , restent réels. En effet...Suit la première démonstration du fait que les valeurs propres d'une matrice symétrique sont réelles...plus de vingt ans avant que la notion de matrice ne soit introduite par Sylvester et Cayley, et avant que les valeurs propres aient été définies (indépendamment des matrices). Dès l'introduction de son article de 1858 «A memoir on the theory of matrices», Cayley annonce :
I obtain the remarkable theorem that any matrix whatever satisfies an algebraical equation of its own order, the coefficient of the highest power being unity, and those of the other powers functions of the terms of the matrix, the last coefficient being in fact the determinant; the rule for the formation of this equation may be stated in the following condensed form, which will be intelligible after a perusal of the memoir, viz. The determinant formed out of the matrix, diminished by the matrix considered as a single quantity involving the matrix unity, will be equal to zero.C'est le théorème de Cayley-Hamilton... sans qu'il soit question encore de valeurs propres ! Quant aux espaces vectoriels et autres applications linéaires, ils apparaissent vers 1840, mais la relation entre matrices et applications linéaires n'est pas explicitée. D'ailleurs tout cela restera essentiellement confidentiel jusqu'à la fin du XIXe. Il faudra attendre le début du XXe pour que la puissance de l'algèbre linéaire soit reconnue, et les années 1930 pour qu'apparaissent les premiers livres qui l'exposent telle qu'elle vous est présentée.