En ces temps insouciants où démontrer la convergence d'une
intégrale avant de la calculer ne venait à l'idée de personne,
le virtuose qu'était Euler ne se privait pas d'offrir au monde
savant ces perles dont son cerveau fertile était prodigue.
Celle-ci par exemple, parue aux commentaires de l'Académie
des Sciences de Saint-Pétersbourg en 1761.
Comment avait-il trouvé cela ? Facile quand on s'appelle Euler :
il suffit(!) de faire le changement de variable
(Allez-y, vérifiez...)
Comment Euler s'y prend-il pour calculer ces intégrales ?
Admirez l'artiste. Il commence par poser
d'où il tire (nous reproduisons ses expressions)
Dans la partie gauche, le facteur
est
récrit en
; les termes
se réarrangent ainsi.
Dernier tour de passe-passe : le facteur
devient
:
Or s'annule en 0 et : Euler déduit trois
identités d'intégrales des trois
expressions de
.
Une formule récurrente, et hop, le tour est joué !
Avec en prime une foule d'identités reliant des rapports
d'intégrales à des produits infinis... dont la convergence
ne faisait pas vraiment partie des préoccupations d'Euler.