Rappels : espace vectoriel dual
Démonstration : La première propriété découle immédiatement de la linéarité du produit scalaire.
Si et sont deux réels et et deux vecteurs de , on a, pour tout :
Comme et ont même dimension, il suffit, pour démontrer que c'est un isomorphisme, de vérifier qu'elle est injective, ou encore que son noyau est réduit au vecteur nul. Mais si est la forme linéaire nulle, on a pour tout ; en particulier, pour , on a , d'où .
En particulier, pour toute base orthonormale de , la base duale est donnée par pour tout , puisque pour tout vecteur de . Plus généralement, toute forme linéaire sur est de la forme pour un -uplet de réels, où sont les coordonnées du vecteur dans la base , de sorte que , où .
Produit vectoriel
Soit un espace vectoriel euclidien orienté de dimension , une famille de vecteurs de . L'application de dans qui à tout vecteur associe le produit mixte de la famille est une forme linéaire sur . Il existe donc (proposition 31) un vecteur de et un seul tel que pour tout vecteur de . Ce vecteur est appelé produit vectoriel de la famille .
En particulier, pour , le produit vectoriel de deux vecteurs et d'un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3 est l'unique vecteur vérifiant
Propriétés
Nous nous intéresserons surtout au cas . C'est pourquoi nous donnerons les propriétés du produit vectoriel dans ce cadre.
Démonstration : La propriété 1 provient de la linéarité du produit scalaire et des propriétés analogues du déterminant.
Si et sont colinéaires, est nul par 1. Si le système est libre, on peut le compléter en une base de et la relation montre que n'est pas nul.
Les relations et montrent que est orthogonal à chacun des deux vecteurs et .
La propriété 4 résulte de la relation si est un système libre.
Les composantes de s'obtiennent en développant le déterminant par rapport à sa dernière colonne.
La relation 6 découle de l'identité algébrique :
La relation 7 découle de la précédente et de la relation .
Adjoint d'un endomorphisme
Soit un espace vectoriel euclidien et un endomorphisme de (i.e. une application linéaire de dans ). Pour tout vecteur de , l'application de dans est une forme linéaire sur . Il existe donc un vecteur de et un seul qui vérifie pour tout . On vérifie facilement que l'application de dans ainsi définie est linéaire. C'est donc un endomorphisme de , appelé endomorphisme adjoint de .
Démonstration : La linéarité vient de la relation
La relation vient de même de
La matrice d'un endomorphisme dans une base orthonormée a pour coefficients
Un vecteur de appartient au noyau de si et seulement si , i.e. si et seulement si pour tout vecteur de , i.e. si et seulement si est orthogonal à l'image de .
En remplaçant par dans la relation , on obtient , d'où .
Le rang d'un endomorphisme est la dimension de son image. Mais :
Endomorphismes symétriques
Démonstration : L'équivalence de et vient de la définition de l'adjoint, l'implication est évidente et les implications et viennent de la proposition 33.
Démonstration : La stabilité par combinaisons linéaires de l'ensemble des endomorphismes symétriques vient de la linéarité de l'application . Soit une base orthonormée de . L'application qui à tout endomorphisme de associe sa matrice dans la base est un isomorphisme de sur qui induit un isomorphisme du sous-espace des endomorphismes symétriques de sur l'espace des matrices carrées symétriques d'ordre . Ce dernier est de dimension , puisqu'une matrice symétrique est déterminée par les coefficients pour .
Remarque : le composé de deux endomorphismes symétriques et n'est en général pas symétrique ; plus précisément, il n'est symétrique que si ces endomorphismes commutent, puisque .
La proposition suivante résulte immédiatement de la proposition 33 :
Exemple : projections et symétries orthogonales
Démonstration : Soit une projection sur un sous-espace vectoriel d'un espace vectoriel euclidien dans la direction d'un sous-espace , la symétrie par rapport à dans la direction . La relation montre que est symétrique si et seulement si l'est. Si est symétrique, son noyau et son image sont supplémentaires orthogonaux d'après la proposition 36 : est donc une projection orthogonale. Réciproquement, si est une projection orthogonale, et sont supplémentaires orthogonaux et
Formes quadratiques sur un espace vectoriel euclidien
Rappels
Une forme bilinéaire symétrique sur un espace vectoriel réel est une application de dans linéaire par rapport à chacun de ses arguments et symétrique :
Une application de dans est une forme quadratique sur s'il existe une forme bilinéaire symétrique sur telle que pour tout vecteur de . La forme bilinéaire symétrique , appelée forme polaire de , est alors uniquement déterminée, puisque
Pour tout endomorphisme symétrique de , l'application : de dans est une forme bilinéaire symétrique. Réciproquement :
Démonstration : Pour tout vecteur de , l'application de dans est une forme linéaire sur . Il en résulte (proposition 31) qu'il existe un vecteur et un seul tel que pour tout vecteur de . Il résulte de la linéarité en de que est linéaire et de la symétrie de que est symétrique.
Réduction des matrices symétriques réelles
Démonstration : D'après la proposition 38, il existe un endomorphisme symétrique de tel que pour tout couple de vecteurs de . Soit une base orthonormée de constituée de vecteurs propres de et les valeurs propres correspondantes. Alors :
Démonstration : Soit un endomorphisme symétrique d'un espace vectoriel euclidien , la forme quadratique associée, la sphère unité de . La fonction est continue sur le compact , elle est donc bornée sur et atteint son maximum en un point de . On a pour tout et donc par homogénéité pour tout , d'où, pour :
Remarque : on vérifie immédiatement que la valeur propre introduite dans cette démonstration est la plus grande valeur propre de .
Démonstration : Soit . Pour tout , on a:
Démonstration du théorème 1 : On démontre le théorème par récurrence sur la dimension de . Pour , tout vecteur unitaire de est vecteur propre de tout endomorphisme et constitue une base orthonormée de . Supposons le théorème vrai pour tout espace vectoriel euclidien de dimension . Soit un espace vectoriel euclidien de dimension et un endomorphisme symétrique de . D'après le lemme 2, admet une valeur propre réelle . Soit l'espace propre associé. D'après le lemme 3, l'orthogonal de est un sous-espace vectoriel de de dimension stable par . La restriction de à est un endomorphisme symétrique de . Par l'hypothèse de récurrence, il existe une base orthonormée de constituée de vecteurs propres de . En la complétant par une base orthonormée de , on obtient une base orthonormée de constituée de vecteurs propres de .
Démonstration : Soit une matrice réelle symétrique d'ordre . D'après le théorème 2, il existe une matrice orthogonale et une matrice diagonale réelle , de coefficients diagonaux les valeurs propres de , telles que . On a alors, pour tout vecteur colonne de :