On notera dans cette section le produit scalaire de deux vecteurs et . Dans la section «Géométrie affine euclidienne», dont le cadre sera un espace affine euclidien (souvent de dimension 2 ou 3), les vecteurs seront écrits avec des flèches pour les distinguer des points et on notera (sauf exception) le produit scalaire de deux vecteurs et .
Le produit scalaire de deux vecteurs est donc un nombre réel, et on a, pour tous vecteurs et tous réels et :
Attention : le produit scalaire de deux vecteurs n'est pas toujours positif (pour tout couple de vecteurs, les réels et sont opposés).
On appellera carré scalaire d'un vecteur le produit scalaire du vecteur par lui-même. Ce nombre est toujours positif et il est nul si et seulement si est nul.
Exemples
En identifiant tout vecteur de avec la matrice colonne de ses composantes, ce produit scalaire s'écrit encore :
Norme euclidienne
La positivité du produit scalaire permet de définir pour tout vecteur :
Démonstration : Il faut vérifier que pour tous vecteurs et et tout réel :
Pour tout couple de vecteurs d'un espace vectoriel euclidien, on a :
Démonstration : Pour tout réel , on a
Remarque : il résulte des démonstrations précédentes qu'on a égalité dans l'inégalité triangulaire si et seulement si , i.e. si et seulement si les deux vecteurs et sont directement colinéaires (si , il existe tel que ).
À tout vecteur non nul d'un espace vectoriel euclidien, on peut associer de manière unique un vecteur unitaire qui lui est directement proportionnel en posant .
Caractérisation des normes euclidiennes
Le produit scalaire associé à une norme euclidienne est uniquement déterminé par cette norme par les relations :
Toute norme n'est pas euclidienne. Par exemple, les normes et définies sur par et pour ne sont pas euclidiennes. Elles ne vérifient en effet pas la relation du parallélogramme :
Cette relation tire son nom de ce que, si on considère le parallélogramme construit sur les deux vecteurs et , les réels et sont les longueurs des diagonales de ce parallélogramme. Elle exprime donc que la somme des carrés des longueurs des côtés d'un parallélogramme est égale à la somme des carrés des longueurs de ses diagonales.
Démonstration : Il suffit d'ajouter membre à membre les relations
On peut en fait montrer que cette relation caractérise les normes euclidiennes : une norme est euclidienne si et seulement si elle vérifie l'identité du parallélogramme.