La modélisation des surfaces développables est un problème compliqué, surtout si l'on n'impose pas à la surface d'être régulière de classe . Dans ce cas, le theorema egregium nous indique que la courbure de Gauss d'une surface développable est forcément nulle en tout point 2.
Prenons l'exemple du cône et du cylindre. Ces deux surfaces peuvent être obtenues en plissant une surface planaire sans étirement ni déchirement : ce sont donc des surfaces développables (Figure 19). Le theorema egregium de Gauss implique que leur courbure de Gauss est identiquement nulle. Effectivement, quand on fait directement le calcul de la courbure de Gauss, on trouve que celle-ci est identiquement nulle : cela provient du fait qu'une des courbures principales est nulle (celle qui correspond à la courbe rouge sur la Figure 19).
On remarque sur les exemples de la Figure 19 un fait surprenant : pour tout point de la surface, il existe un segment de droite qui contient et qui est inclus dans la surface. Une surface qui vérifie cette propriété est dite réglée. Cette constatation est en fait générale : toute surface régulière de classe à courbure de Gauss nulle est réglée. Mais attention, la réciproque n'est pas vraie : il existe des surfaces réglées non développables (les exemples de la Figure 21 permettent de s'en convaincre).
On peut voir sur les Figures 22 et 23 des exemples de modélisation de surfaces basées sur les surfaces développables. Dans ces deux cas, la surface sous-jacente n'est pas régulière de classe . Un autre domaine où les surfaces développables sont utilisées est l'architecture. On peut par exemple citer le célèbre architecte Frank Gehry, qui les utilise dans la conception de ses bâtiments (Figure 24).
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