Par des arguments d'arithmétique élémentaire, il est facile de prouver
qu'il n'existe pas de carré de côté de longueur rationnelle dont
l'aire est égale à
: l'équation
n'a pas de solution
dans
. Néanmoins, il existe une infinité de suites de
rationnels
, telles que
converge vers
. C'est le cas par exemple, pour toute suite définie par
et:
(Démontrez-le !) Une conséquence est que la suite
ne converge pas dans
.
Sans perdre de propriétés algébriques, nous allons
construire un nouveau corps
totalement ordonné
contenant
et dans lequel toutes les suites qui devraient
naturellement converger (ce seront les suites de Cauchy) seront
effectivement convergentes.
Définition 7
Soit
une suite d'éléments de
, c'est-à-dire une
application de
dans
.
- (i)
- La suite
est bornée s'il existe
tel que
- (ii)
- La suite
converge dans
vers
si
- (iii)
- La suite
est de Cauchy dans
si
Démonstration :
- 1.
- Soit
une suite qui converge dans
vers
, alors pour
,
, il existe
tel que pour tout
Par conséquent pour
et
on
a
et la suite
est donc de Cauchy dans
.
- 2.
- Soit
une suite de Cauchy dans
, alors
En prenant
on obtient que si
on a
. Par conséquent si on pose
, pour tout
,
et la suite
est bornée.
- 3.
- Soit
une suite qui converge dans
vers 0
et
une suite bornée, alors pour
,
, il existe
tel que pour tout
et il existe
,
, tel que pour tout
On en déduit que si
alors
Les assertions 4) et 5) pour les sommes et les différences de suites
sont des conséquences immédiates de l'inégalité triangulaire et des
définitions et leur démonstration est laissée au lecteur. Prouvons 4)
pour le produit, la démonstration de 5) pour le produit est
analogue. Soient
et
deux suites de
Cauchy, alors pour
,
, il existe
et
tels que pour tout
De plus, d'après 2), il existe
,
, tels que pour
tout
On en déduit que, pour tout
,
Posons
, alors si
et
on a
- 6.
- Soit
une suite de Cauchy ne convergeant pas vers 0, alors
La suite
étant de Cauchy, il existe
tel que
En prenant
,
alors pour tout
on a
soit
grâce à l'inégalité triangulaire, d'où
si
.
Soient
, alors
et
,
d'où
Donc puisque
est une suite de Cauchy, la suite
est de Cauchy.
Dans
, il existe des suites de Cauchy non
convergentes. Nous en avons vu des exemples plus haut. En voici un
autre.
Considérons la suite
définie par
Si
, on a
Pour
,
,
et
implique
Cette suite est donc de Cauchy, mais ne converge pas vers un nombre
rationnel
. Supposons qu'elle converge vers
. Puisque l'inégalité
est valable pour tout
, en faisant tendre
vers l'infini on aurait
la première inégalité restant stricte puisque la suite
est croissante. Par définition de
, si
, le nombre rationnel
peut être représenté par une
fraction de la forme
,
, et donc
, ce qui est impossible si
.
On peut également considérer la suite
définie par
La suite
est clairement croissante et la suite
est décroissante
puisque
De plus la suite
est une suite de
rationnels positifs qui converge vers 0 et pour tous
on a
. Par conséquent si ces suites convergeaient leurs
limites seraient égales et cette limite
vérifierait
pour tous
.
On aimerait alors compléter
en un nouvel ensemble ordonné de
nombres dans lequel toute suite de Cauchy serait convergente. Les deux
suites
et
précédentes auraient
alors une limite commune dans cet ensemble qui serait située entre
chacun des nombres rationnels
et
.
Nous allons construire un tel ensemble.
Précisons tout d'abord les propriétés souhaitées pour le nouvel
ensemble de nombres que nous souhaitons construire.
Nous allons construire un corps commutatif noté
contenant
et qui sera archimédien et complet comme quotient de l'ensemble des
suites de Cauchy de
.
Notons
l'ensemble des suites de rationnels, c'est-à-dire
l'ensemble des applications de
dans
, et
le
sous-ensemble de
constitué des suites de Cauchy.
Grâce à la propriété 4) des suites de rationnels
l'ensemble
des
suites de Cauchy dans
est muni d'une structure d'anneau
commutatif si on pose pour
et
l'élément neutre de
est
, la suite stationnaire nulle et
l'élément neutre de
est
la suite stationnaire
d'éléments égaux à
.
Proposition 19
L'ensemble
des suites de rationnels qui convergent vers 0
est un idéal de
.
Démonstration : Le fait que
soit un sous-groupe additif de
est une
conséquence directe des propriétés 1) et 5) des suites de
rationnels. Pour prouver que
est un idéal de
, il reste à
montrer que si
est un élément de
et si
est une suite Cauchy de rationnels alors
. Cela résulte immédiatement des
propriétés 2) et 3) des
suites de rationnels.
Définition 9
L'anneau quotient
est appelé
droite numérique et
noté
. Ses éléments sont appelés nombres réels.
Proposition 20
est un corps commutatif.
Démonstration :
est un anneau commutatif qui admet pour unité la classe
des suites qui convergent vers
. Il reste à prouver que si une
suite de Cauchy
ne converge pas vers 0, il
existe une suite de Cauchy
telle que
converge
vers
. Par la propriété 6) des suites de rationnels, si
ne
converge pas vers 0 il existe un entier
tel que la suite
est de Cauchy. Posons
si
et
si
, la suite
ainsi
construite est telle que la suite
converge vers
. Ainsi on a
ce qui prouve, puisque
si et seulement si
, que tout élément non nul de
possède un inverse
dans
.
Proposition 21
On définit un isomorphisme
de
sur un sous-corps de
en associant à chaque rationnel
la classe
constituée
des suites de rationnels qui convergent vers
.
Démonstration : Il résulte immédiatement de la propriété 4) des suites de rationnels
que
est un homomorphisme d'anneau. De plus puisque
,
et
est donc injectif. Il
définit donc un isomorphisme de
sur un sous-corps de
.
Relation d'ordre dans
Soit
une suite de Cauchy de rationnels, on dira que
si et seulement si
et que
si et seulement si
Démonstration : Soient
, pour
donné il existe
et
tels que si
et
on ait respectivement
et
, d'où si
on
aura
, c'est-à-dire
.
Soit
, alors
équivaut à
Puisque
est une suite de Cauchy, il existe
tel que si
et
on a
. Choisissons
tel que
, alors pour tout
on a
et donc
.
Démonstration : Les assertions (i) et (ii) sont des conséquences directes de la
définition de
. Considérons l'assertion (iii) : si
parmi
et
l'un est dans
, alors
par les
propriétés 2) et
3) des suites de rationnels et si
et
ne sont pas dans
,
pour
assez grand on a
et
et donc
, soit
, ce qui prouve (iii).
Pour l'assertion (iv) considérons le cas où
, le cas où
se traite de manière analogue. Si
et si
,
est donné, il existe
tel
que
si
. Comme
, il
existe
tel que si
alors
. Ainsi pour
on a
, c'est-à-dire
.
L'assertion (iv) du Lemme 3 permet de donner la
définition suivante :
Les Lemmes 2 et 3 permettent de définir une
relation d'ordre sur
en posant
si et seulement si
. Grâce aux propriétés (i), (ii) et (iii) du Lemme
3,
est un corps totalement
ordonné. Notons que l'injection
de
dans
est
croissante, puisque
dans
équivaut à
.
Démonstration : Il suffit de prouver que pour tout
, il existe
tel
que
(si
avec
, en posant
on
aura
). Soit
. La suite
étant de Cauchy, elle est bornée et par conséquent
il existe
tel que
pour tout
. La suite
est constituée de rationnels
positifs, elle est donc dans
, ce qui signifie que le nombre
réel M-a est positif. On a donc
, d'où
et
convient.
Notion de suite de Cauchy et de suite convergente
dans
Les définitions sont analogues à celles des suites de Cauchy et des
suites convergentes dans
, mais cette fois on autorise
à appartenir à
. Comme
est archimédien cela
n'apporte rien car si
est un nombre réel, il existe
tel que
(il suffit
de poser
, avec
).
Pour prouver que
est complet nous avons besoin de quelques
lemmes qui ont un intérêt intrinsèque.
Lemme 4
Si
et
sont deux éléments de
tels que
, il existe
tel que
.
Démonstration : Puisque
est archimédien, il existe
tel que
.
Soit
. Comme
est archimédien
et
, il existe
tel que
, par conséquent l'ensemble
n'est pas vide car il contient
et il est majoré par
; il possède donc un plus grand
élément
qui vérifie
Posons
, alors
par définition de
.
Lemme 5
Toute suite de Cauchy de rationnels converge dans
vers le nombre
réel qu'elle représente.
Démonstration : Soit
une suite de Cauchy dans
. Choisissons
,
, il existe alors
tel que si
et
on a
, c'est-à-dire
Fixons
, par définition de la relation d'ordre sur
on obtient
ce qui implique que la suite
converge vers
dans
.
Démonstration : Soit
une suite de Cauchy dans
. Nous allons
construire une suite
de rationnels assez «proche»
de la suite
pour qu'elle soit encore de Cauchy et
nous montrerons que la suite
converge vers
dans
.
Construction de la suite
Pour tout
, il résulte du Lemme 4 qu'il existe
tel que
Pour
,
donné, il existe
tel que si
et
on a
et donc
Posons
,
alors si
et
on a
. La suite
est donc de Cauchy
dans
.
Convergence de la suite
Il résulte de la démonstration du Lemme 5 que
si
, d'où
et la suite
converge donc vers
.
Représentation décimale d'un nombre réel
L'objet de ce paragraphe est de prouver que, pour tout
, il
existe une unique suite
d'éléments de
tels
que, pour tout
,
et pour tout
il existe
tel que
et
. La suite
est unique. La suite
s'appelle un
développement décimal propre de
et il est d'usage de le
noter
Lemme 6
Pour tout
et tout
, il existe un unique
entier
tel que
Démonstration : Comme
est archimédien, il existe
tel que
, i.e.
,
donc l'ensemble
des entiers relatifs tels que
est non vide (
) et majoré par
, il admet donc un plus
grand élément
qui vérifie bien sûr
Si
vérifiait également
, on aurait
et
,
d'où
et
puisque
, soit
.
Lorsque
, l'entier
du Lemme 6
s'appelle la partie entière de
et est habituellement
noté
. On appelle partie décimale
de
la différence
. On la note
,
elle appartient à l'intervalle
.
Soit
,
, prenons
. Si
, d'après le Lemme 6, il existe un unique
tel que
Le nombre rationnel
s'appelle la valeur
approchée par défaut de
à
près.
En remplaçant
par
, on obtient
qui vérifie
d'où
. On peut alors définir par récurrence
une unique suite
telle que
et
avec
si
. La
valeur approchée par défaut de
à
près est alors donnée
par
Remarquons que, puisque
,
par la
formule du binôme de Newton donc
. La
suite
des valeurs approchées vérifie
et converge donc vers
quand
tend vers
l'infini.
Lorsque
la suite
s'appelle un
développement décimal illimité de
et on écrit
On dira que le développement décimal est propre si, pour tout
, il existe
tel que
. Les développements
obtenus par la méthode développée ici sont toujours propres. En effet
si
pour tout
, on aurait
et
pour tout
, mais
par définition de
, soit
pour tout
ce qui est impossible puisque
est archimédien.
Nous venons donc de prouver que tout nombre réel
possède un unique
développement décimal illimité propre. Si on note
l'ensemble
des suites
d'entiers relatifs telles que pour tout
,
et pour tout
il
existe
tel que
, nous avons donc défini une application
qui a chaque nombre réel
associe son
développement décimal illimité propre.
Démonstration : L'existence de l'application
et la formule (10)
résultent de ce qui précède. Il reste à prouver que
est une
bijection.
Soit
un élément de
, cherchons
tel
que
. Remarquons que la suite de rationnels
définie par
est croissante et de Cauchy. En effet
et si
La suite de rationnels
définit donc un nombre
réel
. De plus si on pose
,
et
, et par conséquent
par construction de
.
Notons
l'application de
dans
qui à la suite
associe le nombre réel
défini par la suite
, il est clair que
et
sont respectivement l'application identique de
et celle de
, ce qui prouve que
est bijective et
que
.
La proposition suivante permet de caractériser nombres rationnels par
leurs développements décimaux.
Proposition 23
L'ensemble
des nombres rationnels correspond au sous-ensemble
des nombres réels dont le développement décimal est périodique.
Démonstration : Soit
un nombre réel dont le développement décimal est
périodique,i.e.
Alors
et par conséquent
.
Réciproquement soit
avec
et
des entiers
premiers entre eux. On définit par récurrence une suite d'entiers
,
, tels que
en considérant
les restes des
divisions euclidiennes successives de
par
, puis de
par
et ainsi de suite. En notant
les différents
quotients on aura
La suite
prenant ses valeurs dans un ensemble fini à
éléments, les nombres
ne peuvent pas être
deux à deux distincts. Si
pour
, la suite
vérifie
pour
et
, elle est donc périodique.
De plus
est le développement décimal de
car
puisque
.
Grâce aux développement décimaux on peut montrer que
, qui
contient
, est en fait beaucoup plus gros que
.
Proposition 24
L'ensemble
n'est pas dénombrable.
Démonstration : Nous allons démontrer que l'intervalle
n'est pas
dénombrable. Il suffit de prouver que pour tout sous-ensemble
dénombrable
de
on peut construire un élément de
qui n'est pas dans
.
Soit
une suite de nombres réels contenus dans
l'intervalle
. Chaque terme de cette suite possède un
développement décimal illimité propre
On construit maintenant un nombre réel y dans [0,1] en considérant le
n-ième chiffre après la virgule de
. On définit le nombre réel
par son développement décimal propre :
où si la n-ième décimale de
est différente de 1, alors
,
sinon
.
Le nombre
est clairement dans l'intervalle [0, 1] mais ne peut pas
apparaître dans la suite
, car il ne peut être égal à
aucun des
puisque pour tout
sa n-ième décimale est
différente de la n-ième décimale de
.
Définitions axiomatiques de
Le corps
contenant
que nous avons construit est un
corps commutatif archimédien et complet.
Nous allons montrer qu'un tel corps
est unique à isomorphisme près.
Notons que si
est un corps commutatif totalement ordonné on peut
définir, comme nous l'avons fait pour le corps
, les notions de
suites convergentes et de suites de Cauchy et que les propriétés 1) à
6) restent encore valables.
Théorème 6
Si
est un corps commutatif archimédien et complet, alors il existe
un isomorphisme de
sur
prolongeant l'identité de
(quand on identifie
au sous-corps de
formé des éléments
, où
est l'élément unité de
).
Démonstration : Définissons une application
par : si
est la
classe d'une suite de Cauchy de rationnels
alors, on
pose,
(cette limite existe puisque
est complet et ne dépend pas du choix du représentant
). Par construction,
est un morphisme d'anneau
strictement croissant. Enfin,
est surjective, grâce au fait que
est archimédien : pour tout
,
et tout entier
, il existe un rationnel
compris entre
et
et
, où
est le plus petit entier majorant
. Une telle suite
est de Cauchy, et sa classe
est un antécédent de
par
.
L'unicité à isomorphisme près de
a plusieurs conséquences. D'une
part
est indépendant du choix de son mode de construction, nous
avons privilégié ici une construction à partir des suites de Cauchy
(c'est une méthode classique que l'on retrouve en topologie pour
construire le complété d'un espace vectoriel topologique), d'autres
constructions sont possibles à l'aide des coupures de Dedekind ou à
l'aide des développements décimaux. D'autre part cela permet de donner
une définition axiomatique de
comme étant le seul corps
commutatif archimédien et complet.
Prouvons pour terminer que
est le seul corps commutatif
totalement ordonné tel que toute partie non vide
majorée admet une borne supérieure, ce qui donne une autre
définition axiomatique de
.
Proposition 25
Soit
un corps commutatif totalement ordonné tel
que toute partie non vide majorée admet une borne supérieure, alors
est archimédien et complet.
Démonstration : Prouvons que
est archimédien.
Soient
,
deux éléments de
, on suppose
. On cherche un
entier
tel que
. Si
,
convient. Si
, on
considère l'ensemble
. Cet ensemble
est non vide (il contient 0) et majoré par
, donc il possède une
borne supérieure
. L'élément
est strictement inférieur à
,
par conséquent ce n'est pas un majorant de
. Il existe donc un
élément
de
tel que
. Mais
donc
n'appartient pas à
, si bien que
.
Montrons maintenant que
est complet.
Soit
, une suite de Cauchy dans
, nous devons
prouver que
converge. La suite
est
bornée, il existe donc un élément
de
tel que pour tout entier
,
.
Pour tout
, l'ensemble
est majoré par
et non vide, il possède donc une borne supérieure
. La suite
est alors croissante et majorée par
. Soit
. Par définition de la borne supérieure,
pour tout
,
, il existe
tel que
et, puisque la suite
est
croissante, pour tout
on a
, soit
et la suite
converge
donc vers
.
La suite
étant de Cauchy
pour tout
dans
, il existe
tel que pour
tous
Posons
.
Pour tout
,
est alors un
majorant de
, donc un majorant de
, si bien
que
Ce qui montre que la suite
converge vers
.
Pour prouver la réciproque de la Proposition 25, nous allons
introduire la notion d'ensembles adjacents dans un corps commutatif
totalement ordonné.
Lemme 7
Si le corps
est archimédien et complet et si
est un couple
d'ensembles adjacents de
, il existe un unique élément
tel
que pour tout
,
.
Démonstration : Par définition des ensembles adjacents, pour tout
, il existe
tel que
Nous allons prouver que la suite
est une suite de
Cauchy dans
.
Grâce au (i) de la définition des ensembles adjacents on a
pour tous
, par conséquent
et donc
Soit
,
, le corps
étant
archimédien, il existe
tel que
. Alors pour
on a
et la suite
est de Cauchy
dans
.
Puisque
est complet, elle converge vers une limite
.
De plus par définition de
et
, la suite
converge vers 0. On en déduit que
la suite
converge également vers
. Par ailleurs,
si
, on a, pour tout
,
et par passage à
la limite
. De manière analogue on a
pour tout
.
Vérifions maintenant que
est unique. Supposons qu'il existe
et
tels que pour tout
Alors pour tout
, on a
, ce qui
contredit la propriété (ii) de la définition des ensembles adjacents.
Proposition 26
Soit
un corps commutatif archimédien et complet contenant
,
alors
est totalement ordonné et toute partie non vide majorée de
admet une borne supérieure.
Démonstration : Soit
une partie non vide majorée de
, notons
l'ensemble des
majorants de
. Nous allons prouver que
est un couple
d'ensembles adjacents de
. Remarquons tout d'abord que
est non
vide (puisque
est majorée) et pour tout
,
. Soit
,
. Fixons
et posons
L'ensemble
n'est pas vide car
et il est majoré. En effet
soit
(
est non vide), pour tout
on a
et donc
. L'ensemble
possède donc un
plus grand élément
. Posons
, alors
et
, il existe donc
tel que
, soit
. Le couple
est donc
adjacent.
D'après le lemme 7, il existe
tel que pour tout
,
.
est alors le plus petit
majorant de
donc sa borne supérieure.
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