Sorties/Courses
Itinéraire: pilier nord
Dimanche 5 Août 2007
Region: Ecrins
Orientation: Nord-Est
Difficulté: D
Dénivelé: 500m
Durée: 1h approche - 3h30 dans la voie - 3h00 descente
Participant(s): FredB, Dom
Description:
Accès: Grenoble -> Bourg d'Oisan -> Saint Christophe -> parking du refuge de la selle ou plus bas si on veut éviter de remonter en revenant chercher la voiture.
Montée:
Descente:
CR:
Après avoir passé trois jours en Suisse en début de semaine, on se retrouve dans les Ecrins et force est de constater quelques différence au niveau des refuges. Ici pas de coup de téléphone sur le portable à 17h30 parce qu'on était pas encore
arrivé à la cabane et qu'on se demande si on va nous envoyer l'hélico. C'est plutôt : Il y a pas mal de bouchons du coté de Grenoble et on attend encore pas mal de monde, donc on va décaler un peu le diner et au besoin on fera un second servive.
Autre petite différence, ici sur la fontaine qui coule devant le refuge, on a un panneau "eau non controlée" et non pas un paneau "eau non potable".
De plus, même si les érins sont plus minérals et disposent de nettement moins de resources d'eau glacière que les cabanes du Valais, on vous sert des carafes d'eau à volonté à table. De l'eau de fonte certe, mais de l'eau gratuite ! En contre-partie on a pas de couettes dans les dortoires mais que des couvertures classiques.
Enfin ceci étant dit ces trois jours dans le Valais, m'avaient aussi donné envie de faire des courses de neige tant les conditions étaient encore bonnes pour un début août. La face nord-ouest du grand combin dans le colimateur, on échafaude un vague plan de covoiturage avec David, partant sur Chamonix projetant de faire la verte. Un coup de fil a Giugiu pour voir s'il était intéressé... Tout ça biensûr avant d'avoir appelé le refuge pour savoir s'il y avait de la place. Coup de fil donc et vague question sur les conditions. C'est forcément bon, mais on demande quand même.
"la face nord-ouest, ben je ne sais pas je ne suis pas monté et je ne vois rien par la fenêtre ça fait 24h qu'on est dans le brouillard et qu'il pleut. De plus on a 5cm de neige au refuge !"
"Ah bon... Merci". L'idée de patauger dans de la neige fraiche, à plus de 4000m ne nous enchantant guère c'est changement de plan et moi qui ne voulais pas faire de rocher je me retrouve à partir faire l'arête nord de la pointe d'Amont
Une course presque entièrement rocheuse. Le presque a toute son importance, car il y a tout de même un petit glacier à traverser pour aller à l'attaque. Le soir au refuge, on apprend qu'il n'y a pas moins de 5 cordées qui visent le même objectif! Ca fait quand même beaucoup. Soit on part après tout le monde, soit on essaie d'êre bien placé si on ne veut pas dormir dedans. Le matin au départ du refuge, les autres se mettent en route tranquillement et après 10/20mn de marche on se retrouve devant; Bon ben on va profiter de l'aubaine et le turbo est enclenché pour tenter de faire la course en tête. Arrivé au petit (par rapport à ceux du valais du début de semaine) glacier, il est quasi entièrement couvert de cailloux et déneigé mis à part la pente avant l'attaque. J'enquille donc tête baissée sans crampons ni piolet restés sur le sac. La glace n'est pas loin, mais les cailloux permettent d'avancer sans glisser. Arrivé sur la partie neigeuse elle porte bien et on enfonce juste ce qu'il faut pour tenir dessus je continue donc toujours sans piolet ni crampons ayant toujours pour objectif d'arriver le rapidement possible à l'attaque. Au moment de rejoindre une partie du glacier encore couverte de niege, je remarque une petite crevasse qui s'ouvre sur la gauche.
"Bon elle n'est pas très large, un grand pas et ça sera bon, je ne vais pas attendre Dominique qui met ses crampons pour s'encorder, je fonce à l'attaque pour réserver notre place en tête. Et d'un coup : Plouf !! Je perds 1.50m en taille pour me retrouver dans un trou jusqu'aux épaules. La crevasse s'ouvrait d'avantage sous la neige! Quelques pédalages frénétiques dans le vide plutard, mes pieds arrivent à trouver une prise de part et d'autre pour me premettre de donner le coup de rein nécessaire à me sortir du trou et à rouler de coté Heureusement pour moi, même si la crevasse s'élargissait, elle gardait une taille raisonable pour mon grand écart et ma souplesse légendaire.
Après tout ça, on va quand meme pas se faire piquer la première place et hop c'est reparti vers l'attaque. Finalement on la gardera jusqu'au bout pour une course rondement mené grâce à Dominique qui nous a évité une bonne erreur d'itinéraire.
Enfin la conclusion de tout ça, c'est qu'on peut en tirer une bonne lecon à moindre frais (enfin surtout moi): Les glaciers dès qu'ils sont couverts de neige aussi débonaires qu'ils semblent sont piegeux! Bien entendu, me direz vous il est bête c'est pas nouveau. C'est une évidence et j'aurai sans doute dit la même chose, mais ce jour là pris dans la course pour arriver à l'attaque j'ai omis l'évidence pensant que le peu de neige présent sur le glacier ne pouvait pas cacher de gros trous. De plus j'ai même pas laissé le choix à Dominique, qui lui aurait peut-être apprécié, à juste titre, de s'encorder pour traverser le glacier.
Bref je ne recommencerai plus c'est promis et merci à Dominique qui ne m'a même pas privé de glace pour me punir de ma connerie (faut dire qu'il n'avait même pas vu mon plongeon :-P )