Sorties/Courses
Itinéraire: Torquemada
Dimanche 23 Avril 2006
Region: Vercors
Orientation: Sud
Difficulté: TD-
Dénivelé: 250m
Durée: trop longtemps...
Participant(s): Marine, Nico
Description:
Accès :
Grenoble -> Presles -> direction Pont en Royan (D292) -> prendre la première petite route à gauche en direction du Charmeuil -> se garer dans un chemin sur la gauche dans le village.
Suivre un sentier vers le sud un sentier (un panneau indique direction rappels de Torquemada), après être arrivé à un chalet, on trouve un replat et le chemin se sépare en 2, prendre le chemin qui monte à gauche (une peinture rouge sur une dalle au sol indique : rappels de Torquemada, tout droit cÂest « la Rampe »), ensuite c'est bien balisé (triangles rouges et peinture sur les arbres), traverser au niveau dÂune cloture pour accéder à la vire.
La ligne de rappel se trouve sur un chêne bien visible sur la droite (ne pas aller au bout de la vire, exposé)
Comptez 45min.
Il existe un accès par le bas à priori long et pas facile, nous avons choisi de prendre lÂaccès par le haut qui est beaucoup plus simple.
Matériel :
12 dégaines
Corde à double 2*50m
Coinceurs utiles , surtout si on a juste le niveau de la voie
La voie est équipée à lÂancienne, on trouve de nombreux pitons entre les spits. Il ne faut pas sur estimer son niveau, car il est difficile de tirer aux clous dans les passages durs
Descente :
4 rappels dÂenviron 45 m ne posant pas de problème particulier (seul le premier est légèrement décalé à gauche), le 2° et le 4° comportent des passages en fil dÂaraignée.
Le départ de la voie se trouve 10 m à droite de la ligne de rappel, le nom est peint en rouge au départ de la voie. (ce nÂest pas la peine de prendre des baskets ;-)))))))))
L1. 5+/6a remonter le dièdre et effectuer une légère traversée à gauche, relais sur vire
Au R1, bifurquez à gauche en traversée sur une vire (la voie dans lÂaxe est « absolue »)
L2. 4+ Traversée à gauche en suivant la vire. Relais au pied dÂun petit surplomb et dÂune fissure.
L3. 6a franchir un surplomb (là on peut facilement tirer au clou), et remonter à gauche, relais à gauche dÂune dalle lisse.
L4. 6b Traversée délicate à droite dans une dalle. Gagner ensuite la fissure, là se trouve un passage délicat où il nÂest pas possible de tirer au clou pour passer.
L5. 6a Remonter la fissure, le relais est au pied dÂun surplomb.
Nous nous sommes arrêtés au milieu de cette longueur dans la fissure, il y a là un pas délicat, et difficile à protéger avec des coinceurs. Toutefois, il y a à ce passage un piton un peu caché.
A priori, mais nous nÂavons pas atteint ce relais, dÂaprès Bruno Fara, il est possible à cet endroit de retrouver la voie « Absolue », il a placé à droite de ce relais 2 spits permettant de bifurquer sur lÂautre voie.
Voilà la suite de la voie, que nous nÂavons pas faites :
L6. 6a Remonter la fissure et surmonter le surplomb. Poursuivre la fissure et traverser à gauche sous de gros surplomb pour rejoindre une fissure large déversante.
L7. 5+Remonter cette fissure large. Relais dans une gorge
L8. 4+Partir en ascendance sur la droite dans une fissure et poursuivre tout droit jusquÂà lÂarbre de sortie.
CR:
CÂest lÂhistoire du plus gros but de lÂhistoire 4sup.com en rocherÂ
euh, à bien y réfléchir, cÂest ptÂêtre le plus gros but toute catégorie confondue Â
Qui aurait pu faire une telle performance dans toute la bande me direz vous ??, dur, dur Â
et bien, cÂest moi la Raynet GoalkeapperÂ
Longtemps jÂai trouvé que cette réputation de buteuse était un peu usurpée, mais là jÂassume, avec ce but, ça va être difficile de me battreÂ
avis aux amateursÂ
si toutefois il y en a Â
on fera les comptes fin 2006, lors de la remise du trophée.
Donc tout commence avec un mail de Nico un copain pyrénéen, qui me demande si je suis motiv pour une grande voie à PreslesÂ
La voie « Absolue » faite avec Baz qques semaine plus tôt, mÂa donné confiance, du coup, je motive le Nico, Fredo et Baz pour une voie un peu plus facile et dans le même style quÂAbsolue Â
mon choix se fixe alors sur « Torquemada », copie conforme dÂAbsolue, en plus facile dÂaprès le topoÂ
Le vendredi soir, je me retrouve au Yassou pour le traditionnel rassemblement « Jungle speed » avec Fredo et lÂéquipe belgeÂ
au passage, mais juste au passage, le Jungle speed cÂest vraiment un jeu terrible pour moi, je ne connais pas un jeu qui met plus en évidence ma légendaire rapidité dÂexécutionÂ
mÂenfin bon, avec de lÂentraînement, ptÂêtre quejÂy arriveraisÂ
on peut toujours rêverÂ
Bref, lors dÂune partie, coup de fil du Baz, demain monsieur ne veut pas faire une voie de quiche à Presles, direction le terrain dÂav avec la voie de la grotte Â
Fredo tente de le raisonner, rien à faireÂ
on fera alors 2 équipes.
Donc, nous voilà Samedi matin, départ à 9h30 de Grenoble en direction de la falaise de Presles. Pour le coup, aucun pb dÂitinéraire, je ne me suis pas trompée de route, jÂai bien pris le raccourci de David, jÂai même presque pas hésité pour la marche dÂapproche, on est donc arrivé au pied du rappel pour descendre au pied de la voie. Bon jÂavoue, cÂétait pas trop dur, le départ de la voie est le même que celui dÂAbsolue ;-)
Ah oui, parce que je nÂavais pas précisé mais, ces deux voies, ben elles sÂattaquent depuis le hautÂ
et cÂest bien là le début de lÂhistoire.
Dans ce genre de configuration, on se dit toujours, bon, on part avec un sac, 2 sacs, les baskets, la frontale, etc, etcÂ
.bon, en insistant, je convainc Nico, très réticent à cette idée, de partir, light de chez light. On laissera donc les baskets là haut.
Je vous laisse deviner la suiteÂ
et ben non, continuez à lire, car lÂhistoire est loin dÂêtre finieÂ
.
Première longueur, commune à « Absolue », jÂenchaîne sans pb.
Deuxième longueur, cÂest Nico qui sÂy colle pour une petite traversée typique de vire à Presles en 4sup, pas de pb là non plus.
Troisième longueur côtée 6a, cÂest là que les choses se corsent, le départ de la voie est surplombant, je suis obligée de tirer au clousÂ
je commence à me dire à cet instant que cette voie ne sera pas si facile que ça à sortir, et quÂelle nÂest pas côté comme Absolue.
Quatrième longueur, le 6b de la voie, le gros morceaux à passer, je laisse volontiers passer Nico en têteÂ
et puis dans le jeu du à toi, à moi, à toi, à moi, cÂétait pas à moiÂ
;-))
Nico lutte sur les premiers mètres de la voie en traversée sur une dalle délicate, il sÂarrête à chaque point mais avanceÂ
je me dis, petit à petit, il va y arriverÂ
Mais il y aura un passage que Nico nÂarrivera pas à passerÂ
.un surplombÂ
avec courage, il essaiera peut être 10 fois ce passageÂ
sans succèsÂ
Perso, à le voir galérer comme ça, je ne me suis pas trop sentie capable dÂessayer le passageÂ
heureusement, une cordée descendait en rappel dans la ligne, et nous a mis la dégaine et la corde dans le passage rotorÂ
Nico passe, arrive au relais, je me dis que cÂest gagné, que le plus dur est passéÂ
Le moral un peu entamée, jÂattaque la cinquième longueur, 6a ou 5sup, le début ne mÂa pas paru facile, ensuite je me suis retrouvée dans une fissure avec un pas engagé, impossible à protégerÂ
je tente, mais je commence à vraiment douterÂ
je retente, et je commence à vraiment flipperÂ
impossible, le moral nÂy est plus, je jette un coup dÂÂil à Nico pour quÂil prenne le relaisÂ
je redescends, Nico rattaque, et là idem, il bloque sur ce passage un peu expo, pourtant il y avait un piton que je nÂavais pas vuÂ
mais rien à faire, qd ça veut pas, ça veut pasÂ
Un pti coup dÂÂil à la montre, 19h, il reste encore 4 longueurs, on nÂy arrivera pas, on redescendÂ
Généralement, les histoires de but en rocher sÂarrêtent là, on redescend et puis on rentre à la maison mais pour nous, cÂest là que ça commenceÂ
Nous voilà donc de retour au pied de la voie, avec corde, dégaines, et nos petits chaussonsÂ
et 45 min sur du chemin « sanglier » pour retrouver la route, au moins 10 km pour retrouver la voiture, ainsi que 45 min de marche pour aller récupérer nos sacs et baskets, et 30 pour retrouver la voitureÂ
Bref, la journée, nÂest pas prête dÂêtre finieÂ
.
On commence à marcher sans trop réfléchir à ce qui nous attend, bien sur, inutile de préciser quÂil nÂy avait plus personne dans les voies à cette heure ciÂ
Après environ 15 minutes de marche, on entend des sons de voix pas loinÂ
jÂai envie de lancer un sosÂ
on attend un peu, et qui voilà surgissant des buissons de buis, et ben, vous ne croirez pas, Monsieur Fara himself, accompagné de sa femmeÂ
On lui explique brièvement notre histoire, et nous propose très spontanément de nous aiderÂ
La chance, la chance, jÂai toujours eu de la chance depuis que je suis à GrenobleÂ
mais là qd même, nous faire « sauver » par Mr lÂéquipeur de Presles qd mêmeÂ
Sur la descente à la voiture, je refais le monde avec ce charmant monsieur, on parle dÂéquipement, de ses derniers voyages grimpe, de lÂescalade dans son pays, lÂAin, et de choses et dÂautresÂ
je nÂai pas vu le temps passer, vous savez que je suis friante de ce genre de rencontre, moi qui suit toujours en admiration des « stars » de la montagneÂ
je nÂai même plus pensé à mes chaussons aux piedsÂ
Au passage, il mÂa qd même confirmé que cette voie était bien plus dure qu« Absolue » car elle était beaucoup moins bien équipée, et nÂa pas été étonné de notre aventureÂ
on nÂest pas les seuls à avoir buterÂ
Bref, on est rapidement arrivé à sa voiture. De là direction le camping de Pont en Royan, où Bruno Fara nous a prêté une frontale et une paire de baskets (en 42, pointure correspondant exactement à celle de NicoÂ
).
Ensuite on a pris la voiture direction ma clio. De là, Nico avale la dernière barre de céréale qui lui restait, avant de repartir au pied de la voie. Moi toujours chaussons au pieds, je mÂinstalle dans la voiture, et jÂattendsÂ
je ne pouvais pas faire grand-chose dÂautreÂ
Les minutes passent, la nuit tombe, au bout dÂune heure et demie je commence qd même à mÂinquiéterÂ
et à me demander sÂil ne va falloir que moi aussi, jÂaille le chercher, toujours chaussons aux piedsÂ
Et puis, au loin je vois une lumière de frontale, il est 22h30, ça y est, cÂest Nico !!
Arrivé à la voiture, il me dit « bon, jÂai cherché partout, jÂai pas pu trouver tes basketsÂ
»
Bon tant pis pour les baskets, avec ou sans, on rentre à Grenoble, la journée a été assez longue comme çaÂ
Avant de rentrer, il fallait faire un croché chez mon ami Ezio, oui, parce que moi, je ne peux pas aller à Presles sans passer à lÂaubergeÂ
vous connaissez lÂhistoireÂ
Je rentre donc chez Ezio, toujours chaussons aux pieds, on retrouve Bruno Fara et sa femme qui finissaient de manger, on leur ramène les baskets et la frontaleÂ
et je leur explique pour les basketsÂ
Là, très gentiment, elle me propose de me récupérer les baskets le lendemain, car ils devaient passer par là. JÂaccepte la proposition, et je lui dis de les laisser chez Ezio, je les récupèrerais plus tardÂ
Après multes remerciements, on reprend la clio, toujours chaussons aux pieds direction GrenobleÂ
Je laisse Nico, et me voilà cours Jean Jaurès à minuit, complètement explosée, et toujours chaussons aux piedsÂ
jÂarrive chez moiÂ
Sacrée journée qd même, la montagne nous réserve bien des aventures, mais des comme celle làÂ
jÂai une petite pensée pour les cadors de 4sup qui ne manqueront pas de me chambrer là-dessus, et puis je me couche, mais sans mes chaussons aux pieds ;-))
Trois jours après, coup de fil au boulot, « allo, oui cÂest Bruno Fara, jÂai bien récupéré tes baskets, mais jÂai aussi trouvé un chausson five ten, es ce que votre ami nÂaurait pas oublié un chausson par hasardÂ
? » JÂavoue que là, jÂétais morte de rire, je me disais cÂest pas possible, qd donc cette histoire de fou va-t-elle donc se finir ?...
Et effectivement, cÂétait un chausson de Nico, qui dÂailleurs ne retrouvera jamais lÂautreÂ
Qques jours après, coup de fil au boulot, « allo, cÂest Ezio, lÂaubergiste de Presles au téléphone, jÂai tes baskets et un chausson, si tu veux, je les passe à un grenoblois qui te les ramènera à espace vertical »Â
Je me dis que je commence vraiment à abuser de la gentillesse des gens, mais bon, le grenoblois insiste, jÂaccepteÂ
Et voilà que 2 jours après, je viens chercher mes baskets à lÂaccueil dÂev, et le chausson de NicoÂ
Avant de terminer ce trop long texte, je voudrais dire un grand grand merci à monsieur et madame Fara, Ezio, et le grenoblois que je nÂai jamais rencontréÂ
Voilà, lÂhistoire touche à sa fin, jÂai faillit de jamais raconter cette histoire, tellement elle était longue à raconter, à écrireÂ
et puis, cÂest vrai, quÂavec un but comme ça, je mÂexposais un peu à la critiqueÂ
mais alors à peine un pti peu ;-)Â
et surtout à me faire une réputation de buteuse qui me suivra pendant de très longues annéesÂ
.mÂenfin bon, tant pis, jÂassumeÂ
et puis comme on dit, ça forge le caractère et lÂexpérienceÂ
JÂessaierais de faire mieux pour la saison 2007Â
à suivre doncÂ