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JOUR 1 :
Vendredi 9h nous voila prêt au départ pour Leukerbad, une petite station à 1400m dans le Valais Suisse. Trouver une date pour que tout le monde soit libre ne fut pas des plus simple, entre Emilie, Fred et Guillaume, il y en avait toujours un qui n'était pas libre. Quant à Bernard, il est toujours arrangeant ... Enfin bref, la veille, Fred nous appelle pour nous demander si on voulait partir très tôt le lendemain matin pour profiter d'une belle journée ensoleillée pour ski ... Après négociation avec les lèves tard :D, nous décidons de partir vers les 9h. Et finalement heureusement, à part un brin de soleil sur l'autoroute, nous avons eu un temps couvert toute la journée ! Ah la météo Suisse .... hein Fred ?? Nous partons donc de Grenoble à 9h, sans carte de la Suisse car Fred connait bien la région. Mais à peine sorti de Grenoble, on prend un gros bouchon, bilan 30mn de perdu mais cela n'aura pas perturbé Emilie et Guillaume qui dormaient déjà, heu pardons, qui ronflaient déjà ! Nous quittons l'autoroute Suisse pour prendre la direction de Leukerbad, mais au 1er rond point, on est déjà perdu... Fred tu n'as pas une carte du coin ?? Ah mais oui, il connait bien la région... Du coup on file dans une station service pour acheter une carte routière, ou nous sommes fort bien accueillis. Fred et Bernard rentrent tout grand sourire et demande si ils vendent des cartes routières. La charmante dame nous indique le fond du magasin et pendant que Fred file tête baissée vers les cartes, Bernard flâne et trouve une grande carte en relief de la région.
Ils identifient le bon chemin et n'achètent pas de carte. Mais ce fut pas du gout de notre charmante amie suisse qui avait perdu son sourire quand nous sommes sortis... Nous arrivons donc vers les 13h30 à Leukerbad, à peine arrivée qu'on file dans un petite resto très sympathique ! Fred nous recommande des Rostis. Après le bon gueuleton, la digestion et pour ca, rien de mieux qu'un tour en ville. C'est la révélation pour Emilie, les maisons sont faites pour elle!! Toutes les portes d'entrées sont à sa taille!! Enfin, c'est un charmant petit village, quoi qu'un peut trop tranquille quand même ... Mais Fred a déjà repéré la fromagerie pour le retour! Nous quittons nos confortables chaussures pour celles de ski pendant 4 jours et hop direction le téléphérique. Cette fois Emilie donne des explications sur le ski de rando (ou ski libre) à une suisse toute étonnée de nous voir monter en ski: \\"Mais ils sont fous ces Français, qu'est-ce qu'ils vont faire avec leurs skis, il n'y a pas de station ici! Elle se trouve sur le vallon d'en face la station!!\\" Grosse 1er demi-journée avec au programme 300m de dénivelé ! Mais avant cela il faut commencer par une descente de 150m pour se mettre en jambe. Les premiers virages à peine négocié qu'Emilie décide de gouter à la neige suisse, bilan elle est aussi dur que part chez nous. Après une traversé bien plate, qui fait plaisir à Bernard, nous arrivons vers les 16h30 au refuge. Fred se fait déjà remarquer par le gardien car il rentre avec ses chaussures!! On se dépêche de poser les affaires et on file vers un col, montée tranquille, ben oui il n'y a que 300m !!
Bernard est au taqué car il sait bien que c'est la seule journée ou il sera devant!! La descente se passe bien, et on retour au refuge qui est presque désert. Un bon repas nous attend ainsi qu'une petite surprise. Lors du repas la gardienne nous appelle car il y a un loup qui est juste devant la porte et qui attend à manger. Evidemment tout ca en Allemand, alors Guillaume et Bernard ne comprennent rien, quant à Emilie qui a fait de l'allemand dans sa jeunesse comprend qu'il y a un ours devant la porte... Comme le refuge est presque tout libre, nous avons un dortoir pour nous tout seul, 15 places pour seulement 4 personnes! Emilie en profite pour enchainer le plus de roulade dans le dortoir et le record sera de 4! Tout le monde passe une bonne nuit et personne ne ronflera.
JOUR 2 - Rinderhorm 3448m :
Après cette première nuit en refuge/hotel, on commence les choses sérieuses avec une sortie de cadors, le Rinderhorm 3448m, la plus grosse journée de ce raid, juste un peu plus de 1600m de dénivelé... Avec notre record à 1000m, nos c(o)uisses ont du soucis à se faire.
Malgré un réveil tardif (suite annonce météo Suisse qui s'avère finalement aussi fiable que la météo française), ca n'empèche pas certains d'être à moitié endormis, Guillaume qui met 3 heures pour se préparer et Fred qui se rend compte qu'il a oublié son piolet au refuge après avoir fait quelques dizaines de mètres... Bernard et moi, on a pris un peu d'avance, on est remonté à bloc aujourd'hui. Itinéraire délestage avec pause du surplus vestimentaire près d'un gros rocher et arrivé au Col, on pose les skis sauf Guillaume qui décide de garder son surf, la pente ne lui fait pas peur. La pente qui permet d'accèder au Col est assez raide, et Bernard en profite pour nous faire une démonstration de sa « conversion ramassée », je vous laisse imaginer. La neige se transforme, ca glisse et en raquettes dans le dévers, c'est pas terrible... « Fred, tu nous fait des escaliers ? » On arrive finalement au col où on chausse les crampons pour rejoindre le sommet par le chemin de crète. Il reste un peu plus de 400m. Bernard est à la traîne, il a sûrement trop mangé de KitKat et décide de nous abandonner. C'est pour moi une bonne occasion de faire plus de dénivelé que lui et pouvoir le narguer pendant un bon bout de temps. On attaque une pente raide (35°), Fred nous fait la trace, une fois on a de la neige jusqu'aux c(o)uisses et après plus rien... C'est très fatiguant, le brouillard arrive et plus moyen de voir le sommet, interminable cette montée, « moi je voulais juste battre Bernard au record de dénivelé !, on redescend maintenant ? » Ah, ca y est, on apercoit quelquechose : The summit !!! Euh, pas exactement, on est parti trop à droite et on s'est trompé de sommet. Celui là on l'appelera le 4Sup Rinderhorm ! A peine 20 mètres de différence...
Guillaume attaque la descente, qu'il trouvera beaucoup plus raide lorsque qu'il verra le sommet dégagé. Fred et moi on s'encorde, je m'accorde donc quelques glissades bien maîtrisées... On croise un groupe de skieurs qu'on essaie de motiver pour monter au (bon) sommet mais vu leur état, je pense qu'ils ont du faire demi-tour. On rejoint Bernard au Col. Ca y est, j'ai de quoi le charier jusqu'au prochain challenge ! On attaque la descente, la neige est super, ils viennent de poser la moquette comme dirait Fred. On récupère nos affaires au niveau du rocher, y'a pas à faire, j'ai vraiment du mal avec le sens de l'orientation, je me suis plantée de rocher... On longe le lac pour rentrer, c'est long... Et il reste 200 mètres de montée pour accèder à l'hotel. Bernard souhaitait prendre les télécabines mais il les a ratées de quelques minutes, dommage... Au final, ca fait une journée à 1630m pour tout le monde sauf pour Bernard qui se limitera à 1350m (Ce qui sera quand même son nouveau record)... On fête ça avec une bonne douche et une bouteille de rivella.
JOUR 3 :
Réveil en douceur aujourd'hui, beau temps, petite journée prévue ... tout va bien. Comme d'habitude, je sors de table du p'tit déjeuner au moment où Fred, Steph et Emilie chaussent skis et raquettes ... ils vont finir par partir sans moi! Quelques foulées plus loin, Stéphane râle \\"...le plus dur, c'est le plat...\\", la journée de la veille a laissé des traces. Peu après, première pente et Stéphane, fidèle à lui même, s'entraine au plongeon en piscine lors d'une magnifique conversion. Midi, arrivée au refuge après 200m de montée ... \\"On prend un encas ?\\" Adopté à l'unanimité... Au menu, \\"Rösti mit eï\\", \\"Osterfladen\\". Pendant la discussion, Emilie, décidément en grande forme aujourd'hui apprend un mot : \\"le grésil\\".
Première prise d'Ibuprofène pour Emilie avant la montée au col, elle affirme qu'elle n'est pas fatiguée mais n'arrête pas de se plaindre... \\" la neige elle est trop dure et la pente elle est trop pentue\\". Elle tente même d'éliminer des concurents à coup de surf: \\"Zut ... raté, il arrive encore à marcher\\". Arrivés au col, il nous faut un moment avant de découvrir un petit nid douillet à l'abri du vent et avec une vue magnifique. Fred au mieux de sa forme malgré la journée de la veille et les 600 m depuis le matin nous gratifie d'une démonstration : escalade, sauts et roulades enchainées... Nouvelle apparition des Kit-Kat de Stéphane, quelle forme ceux-là! Au retour, Emilie préfère se faire pousser sur le plat... trop fatiguant de marcher. Enfin arrivés au refuge, je savoure enfin une bonne bière... Le dilème du soir... vin en entrée ou au desert ? Bilan, avec un litre de \\"Fendant Vallaisant\\", on en a pour tout le repas... Une demi-heure plus tard, Emilie nous fait une annonce \\"Chuibourrée jvaistomb'erdubanc\\" Quelques minutes et un verre plus tard ... elle parle allemand. Moi l'allemand, j'y comprends rien mais ce qui me rassure, c'est que les Allemands à côté de nous n'ont pas l'air d'avoir compris non plus et Fred est mort de rire. Après le repas, sortie des jeux, le Jenga a notre faveur ce soir. Enfin couchés ... mais pas prêts de dormir, c'est concert ce soir et même si Stéphane a oublié sa cornemuse, il ne s'économise pas pour autant.
JOUR 4 :
Aujourd'hui dernier jour de notre petit raid improvisé en Suisse. Au programme du jour, le Wildstrubel, plus ou moins la classique du coin.
Après le concert de tondeuse de la nuit, le levé matinal arrive à point. Surtout que nos voisins du haut commencent à avoir des occupations un peu louches dans leurs couchettes. Après un petit déjeuner rapide, départ au petit jour et comme à notre habitude, on prend notre rythme de sénateur, Guillaume taillant droit dans la pente. On opte en cours de route, pour la voie normale du sommet central (Wildstrubel Mi-tel Gi-pfel), le passage par les séracs n'est peut-etre pas une bonne idée après tout. La montée se passe sans problème, et à 150m du sommet, Bernard déboite et augmente l'allure: Veut-il rattraper Guillaume ? veut-il se tester ? Enfin quoi qu'il soit, on a bien cru avec Emilie que finalement c'était nous qui allions le rattraper. ;-) Une fois là haut, on en revient pas. Quel paysage!! Un vrai 360 !! Le Jura, les géants des alpes Bernoises, le Valais, le massif du Mont Blanc. On voit tout! Rien pour boucher la vue et sous le ciel bleu en prime. La neige aussi est bonne. Après une petite pause contemplative et une restauration au kit kat (il en reste en stock) sur un petit sommet secondaire, la croix du sommet étant squattée par la foule, on enquille la descente jusqu'au refuge ou nous attend une bonne assiette de rösti. Ben oui quoi, faut s'adapter aux coutumes locales... Petit pause Perudo et c'est reparti pour le long plat et la légère remontée jusqu'au col. Myrsa est en forme et suit docilement sa maitresse. On pourras apprécier au passage la technique suisse pour la descente en raquettes: il semblerait qu'ils privilégient fortement les appuis lombaires... De retour dans la vallée, quelques petites courses s'imposent, vin, rösti, fromage et direction chamonix pour la glace et le petit sandwich qui va bien. Après 4 jours d'effort on a bien mérité un petit réconfort ;-)
Bilan de ces 4 jours, je ne sais pas si c'est local à cette vallée, mais les Suisses sont remontés dans mon estime. Ok il faut mettre la main au porte monnaie pour le moindre petit truc, mais pas contre ils vous font confiance sans autre preuve que votre parole. Le responsable de la remontée qui nous fait demi tarif simplement parce qu'on lui dit qu'on dort au refuge/hotel du sommet, la gardienne, qui ne demande même pas à voir les cartes CAF. Bref c'est des petits détails, mais bien agréable comparé au flicage perpertuel auquel on est souvent soumis en France...
Si on fait le bilan des masses ça fait 2 kilos en plus pour Emilie et Guillaume. Etrange lors d'un précédent séjour en Suisse sur Chamonix-Zermatt j'avais perdu 6 kilos. La Suisse a décidément bien changé :-)
