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Corse - GR20 (partie Nord)

Itinéraire: GR20 (partie Nord)

Mardi 15 Juin 2004

Region: Corse

Orientation: Toutes

Difficulté:

Dénivelé: 0m

Durée: 9 jours

Participant(s): Val*

Description:

Dénivelé: voir description

Jour 0 Calenzana -> Calenzana :

Le réveil à 4h pour partir tôt et éviter les orages annoncés. 4h : trombes d'eau, on est en plein sous l'orage. Levés à 8h, ça pète fort de partout autour. Certains partent quand même. Nous, on attend le lendemain.



Jour 1 Calenzana -> Ortu di u Piobbu (+1431, -193):

Grand beau temps. Ouf ! Première journée pour se mettre en jambe ... Première montée facile, puis qq passages dans les rochers et une longue partie finale plus ou moins plate. Bivouac sympa. Pensée du jour : le sac il est fin lourd !



Jour 2 Ortu di u Piobbu -> Carrozu (+703, -981) :

Bonne montée jusqu'au bocca Pisciaghja, partie très sympa sur les crêtes avec des vues terribles puis descente très longue sur le refuge de Carruzo. Bivouac au milieu de la forêt, douche en plein air style Tahiti douche, accueil bof, pas de gaz.



Jour 3 Carrozu -> Ascu Stagnu (+825, -673) :

Bonne montée jusqu'au bocca Muvrella, partie très sympa sur les crêtes avec des vues terribles puis descente assez longue sur le refuge d'Asco (journée qui ressemble étrangement à la précédente). La nana qui nous accueille au refuge est terrible !!! "Allez mes cocos, vous êtes ici chez vous. Qu'est ce que vous voulez manger mes biquets ?" etc ... Ca change de la veille ! Bivouac terrible.



Jour 4 Ascu Stagnu -> Tighjettu (+1061, -785, +1070, -1070) :

La journee tant redoutée par tous les randonneurs que nous avons croisé jusque là. Chacun a son mot à dire sur le cirque de la solitude. On vous parle de pont de neige à passer, d'escalade, de vertige etc ... En fait, c'est un peu d'escalade et de désescalade mais rien d'insurmontable (du III au max, y'a des chaines à chaque endroit un peu délicat et ça passe même sans les utiliser). Le fameux pont de neige est un névé sur un torrent, suffit de faire le tour par en dessous. Superbe journée, surtout la 1ère montée vers le cirque. On avait pensé à doubler l'étape (ce qui se fait assez facilement parait-il), mais la descente a fait mal, et finalement on restera là (super bivouac au pied d'un gros arbre). Petite sieste dans un endroit idyllique (petite cascade, vasque, terrasse ombragée ...).

L'apres midi, je laisse Stiff toute seule pour aller faire le Monte Cintu (2710m, point culminant de la corse). A/R en bourrinant et en me perdant sur les crêtes (pas facile à trouver le chemin au milieu des rocailles et névés). Une petite envie de vomir au retour après ce bon bourrinage sous le soleil mais c'que c'est bon de plus avoir 20 kg sur le dos.



Jour 5 Tighjettu -> Castel de Vergio (+841, -1129) :

Bien mort de la veille, je pleure pour avancer (petit coup au moral aussi). Stiff monte plus vite que moi au premier col. On arrive au refuge mais on décide de continuer jusqu'au col de Vergio pour écourter l'étape du lendemain. Superbe descente, belle rivière s'écoulant sur des rochers plats et long plat final. Bivouac nul : plus cher que les autres, pas de gaz, accueil pourri.



Jour 6 Castel de Vergio -> Manganu (+632, -417) :

1er jour de mauvais temps. On part sous une petite bruine, on passe au col de San Pedro, endroit assez hallucinant où les arbres poussent en travers sous l'effet du vent fort et régulier. Arrivée sur le lac Nino superbe. Plein de chevaux, poneys, vaches dans les prairies à coté. Les poneys se laissent caresser facilement. On arrive assez rapidement au refuge. Bon accueil, beau bivouac. Ca se dégage.



Jour 7 Manganu - Pietra Piana - Onda (+1110, -1283) :

Très belle étape. On traverse quelques névés qui permettent à certains de justifier d'avoir emmené leur piolet. Comprends pas bien le fait d'emmener un piolet pour 15 jours de marche pour traverser qq névés faciles alors que tout le monde se bat pour économiser le moindre gramme dans le sac, mais bon ... On croise un papy avec qui on avait discuté dans les précédentes étapes la tête en sang. Il a glissé sur un rocher et a tapé la tête. Il a fait demi tour et redescend accompagné d'un guide se faire soigner en vallée. On croise aussi 2 aveugles guidés ce jour là. Impressionnant de les voir évoluer sur un sentier aussi escarpé.

Arrivés au refuge, ça caille méchant et comme on s'est déjà pelé le cul toute la nuit précédente on décide de doubler l'étape par les crêtes (bah oui l'autre refuge est plus bas, y f'ra plus chaud). Superbes crêtes où on voit de chaque coté les rivages de la corse. La redescente sur le refuge de l'Onda est très très dure pour Stiff qui a les muscles qui partent en vrac. Depuis le matin, on marche avec un kine quebequois (Jasmin (qui avait certainement un frère Theo, mais on lui a pas demandé)) très sympa qui essayera de soigner ça le soir (pas gagné)... Superbe aire herbeuse pour bivouaquer. Et il fait soleil et chaud, on vous l'avait dit ! On retrouve un couple et 3 autres gadjos avec qui on a fait les 6 premières étapes.



Jour 8 Onda - Vizzavona (+700, -1200) :

Montée rapide et descente très très longue pour Stiff qui souffre beaucoup des genoux. Le site de la cascade des anglais est superbe mais surfréquenté du fait de la proximité de la route. L'arrivée à Vizzavona est une délivrance pour les genoux. Les bières de Vizzavona sont les meilleures que j'ai jamais bu. On retrouve le papy qui avait chute la veille. Il promet de revenir l'année prochaine pour le terminer. D'ailleurs, c'est marrant c'était la question de tout le monde posait quand on disait qu'on ne faisait que la partie Nord : "Vous comptez revenir l'année prochaine pour le terminer ?" comme s'il s'agissait d'un pèlerinage style Saint Jacques de Compostelle. "Bah non" on répondait betement.

CR:

Côté pratique :

- sacs de 24 et 16kg au départ (2 l d'eau chacun compris). Autonomie totale en bouffe et bivouac, les sacs s'allègent rapidement.

- bouffe : charcuterie saucisson tomme pain pour le midi, soupe et repas déshydratés ou pâtes ou riz pour le soir, barres de céréales et fruits secs pour la journée.

- 8 jours pour la partie nord. Avec du beau temps et des sacs pas trop lourds, toutes les étapes peuvent se doubler assez facilement.

- du monde mais pas trop. On se marche pas dessus. On arrivait toujours dans les premiers aux refuges (surtout parce qu'on partait tot) et on avait du coup toujours des bonnes places de bivouac.
- la plupart des gens sont super sympas (à part qq exceptions évidemment, notamment un groupe du CAF (enfin on l'a appelé comme ca mais on sait pas trop si ils étaient du CAF) qui semblait pas vraiment respectueux des autres marcheurs). Les gens sont détendus et motivés. Bonne ambiance en général. La moyenne d'age est plutot élevée. Pas mal de couples, peu voire pas d'enfants. Pas la même population qu'en montagne.

- un super topo a été fait pour le GR20. Pèse pas lourd, est bien fait et donne toutes les informations nécessaires (seul bémol, les dénivelées sont pas toujours exactes). Il n'est pas nécessaire d'avoir les cartes IGN 1/25000. On les a achetées et trimballées et on ne s'en est quasiment jamais servi.