Pour simplifier les notations, la multiplication sur sera notée pour , le résultat de la multiplication de par itérée fois sera noté et l'inégalité stricte pour et .
On décide de représenter les premiers entiers par un symbole unique appelé chiffre et on cherche un moyen d'utiliser ces symboles pour écrire tous les nombres entiers. Deux symboles ont déjà été définis : 0 pour le plus petit élément de et pour . Traditionnellement on note pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour , pour ...
Etant donné un nombre entier appelé base, par exemple , , , ou , on peut proposer l'algorithme suivant pour dénombrer un ensemble :
on fait autant de paquets de éléments qu'il est possible, puis autant de paquets de paquets et ainsi de suite...
Remarquons qu'à la -ième étape, on obtient des regroupements de éléments.
Par exemple pour , considérons l'ensemble et appliquons l'algorithme
L'algorithme se formalise de la manière suivante : écrire un nombre entier sous la forme
Nous devons prouver que pour tout , il existe tel que . Puisque est archimédien (cf. Proposition 9), il suffit de montrer que pour tout tel que .
Pour on a bien . Supposons que . Puisque et , soit , on a
L'opération définie dans le théorème s'appelle la division euclidienne de par , est le quotient de la division et le reste. Si , on dit que est divisible par .
On désigne par le plus grand entier tel que . Par définition de et de la suite , on a
Notons que dans la base , le nombre entier s'écrit toujours puisque .
La base communément utilisée est , que l'on appelle la base dix, et tout nombre entier s'écrit alors en utilisant les chiffres et . L'usage courant veut que l'on écrive simplement pour lorsqu'il n'y a pas d'ambiguïté sur la base choisie.
En informatique les bases et sont souvent utilisées, c'est ce qui est appelé système de numération binaire et système de numération hexadécimale.
Exemple : Si s'écrit en base dix, il s'écrit en binaire et en hexadécimal.
La démonstration de l'existence du développement dans une base fixée donne un algorithme pour calculer les chiffres qui apparaissent dans l'écriture d'un nombre entier dans cette base. Le premier chiffre de droite est donné par le reste de la division euclidienne de par , le second chiffre par le reste de la division euclidienne du quotient de la division précédente par et ainsi de suite jusqu'à l'obtention d'un quotient nul.
Relation d'ordre et numération
On considère le problème suivant : étant donnés deux entiers et , peut-on déterminer facilement si à partir de leur écriture dans une base donnée.
Fixons une base arbitraire. L'unicité du développement d'un entier relativement à la base implique que si et seulement si ils ont même écriture dans la base .
Supposons que et s'écrivent respectivement et dans la base et que .
Supposons que alors et puisque , le Lemme 1 implique
Nous avons donc prouvé que :
Si deux entiers s'écrivent dans une même base avec un nombre de chiffres différent, le plus petit est celui dont l'écriture possède le moins de chiffres.
Supposons que . Puisque , il existe tel que pour tout et . On déduit alors du Lemme 1 que
Nous avons donc prouvé que :
Si deux entiers s'écrivent dans une même base avec un même nombre de chiffres et si en partant de la gauche les chiffres sont tous égaux jusqu'au rang , alors le plus petit des deux est celui qui a le plus petit chiffre de rang .
Lois de composition internes et numération
Soient et deux nombres entiers qui s'écrivent respectivement et dans la base , on cherche un mécanisme pour déterminer l'écriture dans la base des nombres et .
Comme et sont toutes deux commutatives, on peut supposer sans perte de généralité que .
Cas de l'addition
Si on pose . Les propriétés de commutativité et d'associativité de et de distributivité de par rapport à donnent
Sinon supposons que l'un des entiers est supérieur ou égal à , alors
En conclusion, l'écriture dans la base du résultat de l'addition de deux entiers nécessite seulement la connaissance de la table d'addition en base des nombres dont l'écriture en base ne possède qu'un seul chiffre.
Cas de la multiplication
Grâce à la distributivité de par rapport à et à l'associativité de , on a
1) à multiplier un entier par une puissance de la base,
2) à multiplier un entier par un nombre strictement inférieur à la base et qui s'écrit donc avec un seul chiffre,
3) à faire des additions.
- Multiplication par
Cherchons l'écriture en base de . On a
Exemple : En base avec , effectuons la multiplication de par , on aura
- Multiplication par un entier strictement inférieur à
Soit , alors . Si pour tout , c'est fini sous réserve de connaître la table de multiplication en base des nombres dont l'écriture en base ne possède qu'un seul chiffre.
Si l'un des est supérieur ou égal à , alors